“J’apprends par voie de presse que la CNLCEI aurait ouvert une enquête à mon encontre. Si cette information est avérée, elle ne peut que susciter des interrogations légitimes sur son timing, survenant précisément après mes récentes prises de position critiques sur la conduite de la transition”, a déclaré Onanga Y’Obegue. Selon lui, cette enquête s’inscrit dans une stratégie visant à faire taire les voix dissidentes qui osent dénoncer les dérives du pouvoir en place.
Onanga Y’Obegue, qui a servi l’État gabonais pendant plus d’une décennie dans diverses fonctions, dont celles de secrétaire général adjoint de la présidence et ministre de la Fonction publique, se défend de toute implication dans des pratiques illégales ou contraires à l’éthique. “Depuis janvier 2019, je me suis retiré de toute activité décisionnelle. Mon éloignement de la scène politique est un fait incontestable, et je défie quiconque d’apporter des preuves concrètes d’une quelconque implication de ma part dans des pratiques contraires à l’éthique ou à la loi”, a-t-il affirmé.
Toutefois, l’ex-ministre ne cache pas son indignation face à ce qu’il considère comme une sélectivité manifeste de la CNLCEI. Selon lui, la commission semble ignorer des cas de détournements de fonds récents, largement documentés et bien connus du public, pour se concentrer sur un ancien fonctionnaire ayant quitté ses responsabilités il y a plus de cinq ans. “Comment expliquer que la CNLCEI cible un ancien haut fonctionnaire, alors que des cas flagrants de détournements ne font l’objet d’aucune investigation ? Cette sélectivité est révélatrice”, a-t-il souligné.
L’enquête ouverte contre Onanga Y’Obegue relance également un dossier datant de 2019, qui avait été classé pour absence de preuves. La réactivation de ce dossier, en pleine période de contestation politique, soulève des questions sur les motivations réelles de la commission. “Cette tentative d’intimidation ne me fera pas taire. Je continuerai à alerter mes compatriotes sur les dangers qui menacent notre transition démocratique”, a ajouté l’ex-ministre.
Pour Onanga Y’Obegue, l’instrumentalisation de la CNLCEI à des fins politiques fragilise la crédibilité des institutions gabonaises. Il estime que la commission, en se prêtant à ces manœuvres, compromet sa mission de lutte contre la corruption et de promotion de la justice équitable. “Une commission anti-corruption ne peut être crédible que si elle agit de manière impartiale, sans agenda politique”, a-t-il conclu.
Dans son message, l’ex-ministre dénonce également ce qu’il considère comme une dérive du régime de transition, qu’il accuse de manipuler les institutions pour museler les voix critiques. Selon lui, ce qui devait être une transition vers une démocratie rénovée se transforme en un régime marqué par les mêmes travers que ceux du passé : manipulation des institutions, atteintes à la liberté d’expression et absence de justice équitable.
“Les Gabonais ne sont pas dupes. Ils savent que cette prétendue opération de lutte contre l’enrichissement illicite est sélective et politisée. C’est une triste parodie de justice, qui fragilise encore davantage les institutions de notre pays”, a-t-il conclu, réaffirmant sa volonté de continuer à défendre la vérité et la transparence, malgré les intimidations.