Un fort sentiment nationaliste tend à émerger avec le risque de virer vers des propos ou des actes xénophobes. On sait quand ça commence mais nul ne sait comment ça pourrait dégénérer, entre confusions, amalgames et manipulations politiciennes dans un pays où les frustrations légitimes contre la mal-gouvernance d’Ali Bongo Ondimba et cie constituent déjà une poudrière.
C’est de ce constat que je voudrais interpeller les PDGistes au pouvoir. Parce que vous êtes, en tout cas pour l’instant, responsables des décisions qui fâchent vos compatriotes que nous sommes. Je sais que nous ne sommes politiquement d’accord sur rien, mais certaines questions publiques doivent transcender nos appartenances partisanes.
Je sais que toutes les occasions qui peuvent affaiblir votre gouvernance sont politiquement bonnes à prendre parce qu’une majorité de Gabonais souhaite la fin de votre pouvoir. Mais nous devons toujours faire attention à certaines «armes» qui, devenues politiques, détoneraient sans faire de distinction, emportant, le cas échéant, les plaignants et les accusés ou les PDGistes et leurs opposants.
Voyez-vous, la question politique des «étrangers» dans notre pays prend de l’ampleur. Parce que nombre de Gabonais ont le sentiment de vivre dans un pays qui n’est plus le leur. Parce que l’essentiel de l’économie se retrouve entre les mains des «étrangers». Parce que les marchés publics sont, pour les plus importants, confiés aux « étrangers ».
Parce que vos chefs du PDG et, surtout, de la Présidence de la République considèrent qu’enrichir ces Gabonais, c’est leur offrir une autonomie contraire aux politiques publiques d’asservissement, de mendicité, de «Kounabélisme», d’«Okoukoutisme» et d’esclavage moderne qui maintiennent dans la tricherie et l’immoralité le PDG au pouvoir.
Vos chefs du PDG choisissent alors de «dealer» avec certains «étrangers» qui représenteraient un moindre danger selon cette doctrine politicienne.
Pourtant, nous sommes parfois gênés par nos discours «anti-étrangers» quand nous voyons nos enfants nés de parents «Gabonais et Etrangers».
Nous sommes parfois gênés par nos discours « lanti-étrangers» quand nous voyons nos saines épouses d’origine étrangère. Nous sommes parfois gênés par nos discours «anti-étrangers» quand nous repensons à nos ami(e)s non-Gabonais vivant dans notre pays, et qui ne sont aucunement à confondre aux «étrangers» opportunistes qui participent à piller le Gabon et à ourdir des plans machiavéliques pour le contrôle administratif et politique de notre Etat. C’est à cette dernière catégorie que s’adressent nos indignations.
Parce qu’en temps de colère ou de chocs émotionnels légitimes nés de vos décisions politiciennes, combien font réellement encore la distinction ?
Autrement, n’y a-t-il donc pas des «étrangers» naturalisés Gabonais ou adoptés dans notre pays qui méritent de ne pas être confondus à cette pègre d’opportunistes qui nous fâchent ?
N’y a-t-il donc pas donc pas des «étrangers» respectueux de notre pays que nous côtoyons au quotidien ?
Nous ne souhaitons aucun débordement qui naîtrait de ce sentiment «anti-étranger». Nous exigeons simplement que chacun demeure à sa bonne et juste place.
Après tout, pourquoi s’en prendre à sieur Ousmane Cissé quand le ministre Lee White trône au Gouvernement sur un domaine de souveraineté regroupant les Forêts, les Eaux et l’affectation des terres ? Que représente la seule SEEG face à ces secteurs englobants encore plus stratégiques pour notre pays ? Combien de scandales comptons-nous dans ce ministère depuis le règne de Lee White ?
Si le choix démocratique des Gabonais était respecté au terme de chaque élection présidentielle, ce type de débat ne prendrait pas des penchants aussi inquiétants.
Chers PDGistes,
Nombreux parmi vous sont comme nous : sans aucun pays de rechange. Par contre, nombreux de ces Gabonais naturalisés ou ayant obtenu la nationalité par des manigances diverses avec des complicités à la Présidence de la République et au Gouvernement auront toujours des pays d’origine. Ils sont à ce titre soupçonnés d’y retourner lorsqu’ils auront foutu le bordel ou ne trouveront plus leur compte à la fin de leurs fonctions à la tête de la SEEG, à la Présidence de la République, dans la haute administration publique et au sein du Gouvernement.
L’exemple de sieur Maixent Accrombessi ou de Liban Souleiman a marqué les Gabonais alors que ces derniers ont été des principaux artisans de l’échec patent d’Ali Bongo Ondimba à la tête du pays. Ce qui explique en partie notre indignation.
Oui, ces tristes précédents ne peuvent nous conduire à tolérer davantage de provocation de la part de vos chefs du PDG. Il s’agit désormais de défendre la Patrie comme nous l’exige la Constitution d’ailleurs piétinée au gré des caprices de ces opportunistes !
Chers PDGistes,
J’interpelle donc notre attachement commun à notre pays, malgré nos divergences politiques. Vous avez l’obligation de protéger notre pays de ce «grand remplacement des Gabonais».
Notre hospitalité ne doit pas tout justifier. L’appartenance aux obédiences diverses et la défense de vos intérêts personnels ne doivent pas être au-dessus de la préservation de la terre et des identités léguées par nos ancêtres.
Ceux qui ne peuvent fournir la preuve de ce que leurs ancêtres reposent sur nos terres ne peuvent venir dicter leur loi dans notre pays.
Ceux qui se fichent de nos langues, de nos cultures et de l’attachement aux esprits de notre pays, pour ne s’intéresser qu’à l’obtention de documents administratifs d’une nationalité finalement dépourvue de contenu, en pensant à la quantité de richesses à exploiter et à l’argent à amasser dans notre pays, ne peuvent plus continuer à s’imposer à nous.
Chers PDGistes,
Si le courage de jour vous manque en observant votre silence face à ce qui fâche vos compatriotes, faites alors preuve de courage durant la nuit afin que les imposteurs constatent votre participation à la réappropriation de notre pays le lendemain. Les élections se pointent à l’horizon. Celles et ceux qui doivent comprendre auront compris.
Rendons le Gabon aux Gabonais.
Réapproprions-nous notre pays à tous les niveaux (politique, économique, culturel…).
Retrouvons le chemin de l’honneur et de la dignité.
Sanctionnons au-delà de nos bords politiques les auteurs de décisions qui troublent la préférence nationale et notre vie harmonieuse avec les communautés étrangères amies.
A la vérité, ce débat n’est pas nouveau. Il a simplement pris une tournure désinvolte et de défiance depuis l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba. Face à cela, disons : stop
A bon entendeur.
Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo