Ce n’est un secret pour personne, la Garde républicaine, comparativement aux autres corps de Défense et de Sécurité de l’Armée gabonaise, est composé d’un effectif surentrainé et suréquipé. Le défilé militaire du 17 août 2022 a été l’occasion pour plusieurs observateurs pour constater l’ampleur du fossé qui sépare la Garde républicaine et le reste des Forces armées gabonaises.
Lors de la parade militaire, la Garde républicaine, a déployé une partie de leur impressionnant équipement militaire, moderne de dernière génération : système de brouillage de communication, des radars de contre-batterie, des radars de défense aérienne, véhicule de commandement dernière génération, un drone dernière génération, des camions frigorifiques de ravitaillement, une ambulance militaire médicalisée ultra-moderne, une brigade canine, une force spéciale équipée de lunettes de vision de nuit et autres. Le défilé piéton et motorisé des restes des corps de Défense et de Sécurité composé à l’exemple de la Gendarmerie nationale, de l’armée de terre, du Service de santé militaire, du Génie militaire, ont fait figure de parent pauvre du ministère de la Défense nationale devant l’impressionnant armada de la Garde républicaine.
Ainsi, 26 ans après, la Garde présidentielle devenue la Garde républicaine, après sa réforme par « le décret N°003/96 du 06 mars 1996 portant création de la Garde Républicaine. », suite aux accords de Paris de 1994, la Garde républicaine a encore du mal semble-t-il à se défaire de son héritage légué depuis Léon Mba après le coup d’Etat de 1964, celle d’une armée d’élite mieux entrainée et mieux équipé que ses autres frères d’armes. C’est du moins l’impression, que le Commandant en force de la Garde républicaine, Brice Clotaire Oligui Nguema, et ses troupes ont donné à l’opinion : un sentiment de surpuissance par rapport à leurs autres frères d’armes.
Une situation qui a soulevé des interrogation de la part du politologue Jean Delors Biyogue : « Si l’esprit de créativité du commandant en chef actuel de la Garde Républicaine est, pour la énième fois à saluer, l’excessif armement des forces de sécurité publique et de l’ordre, ainsi que le faible niveau d’investissement sur les forces de défense nationale, à l’heure de la multiplication des risques transfrontaliers et du retour de la guerre comme moyen d’expression de la puissance géopolitique et militaire posent question. A mon avis, les forces de défense nationale, (Air, mer, terre et cybernétique) méritent une attention particulière au regard des bouleversements de l’ordre mondial qui se déroulent sous nos yeux. Sauf si, pour des raisons stratégiques, le mutisme est de mise. Mais dans ce cas, quid de la dissuasion ? » a-t-il posté sur sa page Facebook.