Ali Bongo : « Tout cela est contraire aux textes du parti »
Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Ali Bongo a rejeté catégoriquement la légitimité de ce congrès et de ses décisions. Selon lui, seul le président en exercice du PDG pouvait convoquer un tel rassemblement, et il affirme ne jamais avoir validé une telle initiative.
« Tout cela est contraire aux textes du parti. Moi seul pouvais convoquer ce congrès. J’avais donné mes instructions aux responsables qui sont venus me voir – je continuais à diriger le PDG, avec un adjoint dans un rôle exécutif – ils sont sortis de chez moi, se sont rués au Palais, voilà le résultat… », a-t-il déclaré, dénonçant ce qu’il considère comme une manipulation et une usurpation de son autorité.
Pour Ali Bongo, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un coup de force orchestré par Blaise Louembe et son équipe, qui auraient utilisé des statuts périmés de 2008 pour justifier leur prise de contrôle, en violation des textes révisés en 2022.
Un bras de fer juridique engagé
Face à cette tentative de prise de pouvoir, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général de la branche dite « légaliste » du PDG, a saisi la justice. Une audience devait se tenir le 14 février 2025 devant le Tribunal de première instance de Libreville pour statuer sur la légitimité de la nouvelle direction. Cependant, celle-ci a été reportée en raison de l’absence des mis en cause.
Selon les plaignants, l’absence du directoire de Louembe à cette convocation judiciaire illustre le caractère illégitime de son leadership. Ils accusent également le nouveau président du PDG de fuir ses responsabilités et de chercher à imposer son autorité par des manœuvres internes.
Un PDG en pleine implosion ?
Cette guerre de leadership illustre les profondes divisions qui secouent le PDG depuis la chute d’Ali Bongo en août 2023. L’ancien parti au pouvoir, autrefois pilier du système politique gabonais, peine à se réinventer dans un contexte de transition politique.
Alors que Blaise Louembe tente d’asseoir son autorité en se positionnant comme le nouvel homme fort du PDG, le rejet catégorique d’Ali Bongo et les procédures judiciaires engagées contre lui laissent présager une longue bataille pour le contrôle du parti.
Pour Ali Bongo et son clan, il ne fait aucun doute que Blaise Louembe n’est qu’un usurpateur. Mais l’ancien président, affaibli politiquement depuis sa destitution, dispose-t-il encore des moyens d’imposer son autorité sur le PDG ? L’avenir du parti se joue désormais entre les tribunaux et les luttes d’influence en coulisses.