Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, a prêté serment en tant que Président de la République, un premier ministre a été désigné, un Gouvernement a été formé, et les noms de deux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale sont aussi connus. Passées les condamnations de principe de la communauté internationale du coup d’Etat militaire, tous ou presque reconnaissent dorénavant les nouvelles autorités gabonaises. La preuve, le premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima a défendu la junte militaire à la tribune de l’ONU, un privilège rarement accordé à des putschistes fraîchement débarqués au pouvoir. Leurs homologues du Niger en savent quelque chose.
Et pour preuve encore que le coup d’Etat militaire est définitivement consommé, les nouvelles autorités gabonaises ont levé la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes depuis le 02 septembre 2023.
Qu’est-ce qui peut encore justifier de la part de la junte le maintien du couvre-feu qui n’est pas loin de rappeler aux Gabonais les années de plomb de la Coivd-9, injustement imposé par le régime d’Ali Bongo pour étouffer l’opposition et la société civile qui réclamaient son départ en raison de son état de santé.
Alors que les nouvelles autorités du Palais Rénovation sont en quête de ressources pour relancer l’économie et financer les institutions de la transition, ne seraient-ils pas sages de lever le couvre-feu ?
Oui, évidement. Surtout que le couvre-feu a un coup économique dont nous ne mesurons pas encore toutes les conséquences sur notre économie et notre tissu social. Le couvre-feu ampute notre économie d’une bonne partie de ses ressources. Il s’agit de l’économie de nuit. Il y a des entreprises qui exercent la nuit, à l’exemple des boulangeries, des boites de nuit, des restaurants, des hôtels, des taxis, et des métiers annexes. La liste est longue. Le couvre-feu freine, asphyxie notre économie et cela n’est pas sans dégât sur notre tissu social. Nul besoin de le rappeler, plusieurs entreprises sont fermées et des compatriotes se retrouvent aujourd’hui au chômage, voire sans revenu pour subvenir à leur besoin. Qui va payer la note ? nous pensons de façon raisonnable qu’il faut lever le couvre-feu, quitte à maintenir les checkpoint pour les contrôles de routine.