Si Jean Ping, principal opposant au président de la République Ali Bongo Ondimba, et candidat malheureux à la présidentielle de 2016 qui n’a de cesse de réclamer sa victoire, est privé de voyage à l’étranger – depuis janvier 2018 – l’opposant numéro un est également privé de diffusion dans la presse internationale.
Bien qu’il n’existe aucune note officielle des autorités gabonaises enjoignant les médias internationaux de couvrir l’actualité de l’opposant gabonais, ces derniers s’en gardent bien de le faire, pour ne pas fâcher le Palais Rénovation; car Libreville dispose des moyens de pressions, comme le retrait de la carte de presse aux correspondants locaux des médias étrangers, le refus d’accorder une accréditation aux envoyés spéciaux étrangers.
Une autre arme est également utilisée en dernier recours: la fermeture du robinet, pour les médias externes disposant d’un contrat de Relations presse avec le Palais Rénovation à l’exemple du quotidien panafricain, Jeune Afrique. En outre, le cabinet parisien cLittle Wing en charge de la communication du chef de l’Etat à l’international, veille comme un gendarme sur tous les médias français en encourageant l’auto-censure, pour empêcher toute parution contre Libreville.
Jeune Afrique qui avait accordé une interview à Jean Ping en janvier 2017, avait subi la foudre de Libreville, qui menaçait le journal de rompre le contrat avec le Palais Rénovation.
N’eût été le déplacement dans la capitale gabonaise de Marwane Ben Yahmed – directeur de publication de Jeune Afrique – pour rassurer le régime d’Ali Bongo Ondimba., le Palais Rénovation allait couper le robinet.
Radio France internationale qui reçoit directement ses ordres du Quai d’Orsay se garde bien d’accorder une couverture médiatique à Jean Ping. Le 17 août dernier, gênée, lors de la commémoration de la fête de l’Indépendance, alors que le président de la République Ali Bongo et Jean Ping avait chacun de leur côté adressé leurs voeux à la nation, la voix de Paris s’est gardée de couvrir le énième doigt d’honneur de Jean Ping à son adversaire Ali Bongo, préférant accorder une interview au professeur Albert Ondo Ossa, pour dresser un bilan des 60 ans d’indépendance du Gabon.