Ci-dessous, synthèse avec annotation de la rédaction, de la déclaration lue par Paulette Missambo.
Concertation politique pour des élections au lendemain apaisé ou prétexte pour le retour à un scrutin électorale à un tour au profit du pouvoir ?
Le Pouvoir a dévoilé le contexte dans lequel il souhaite tenir les prochaines élections. Dans un premier temps, il a placé à la tête du Centre Gabonais des Élections un membre du Parti Démocratique Gabonais, en violation de la loi, au mépris de toute déontologie et de tout bon sens, alors que jusque-là le responsable de l’entité chargée de l’administration et de la gestion des élections était habillé d’une prétendue neutralité. Le pouvoir assume ainsi sa position de juge et partie dans des élections où il présentera des candidats.
Dans un deuxième temps, le Conseil des ministres du vendredi 03 mars 2023 a, quant à lui, révélé le seul objectif de la concertation politique organisée par Ali Bongo : le retour au scrutin à un tour pour l’élection du président de la République.
Ainsi donc, la fameuse réponse à la concertation politique qui avait été présentée lors du discours à la Nation du 31 décembre 2022 comme “une rencontre pour définir ensemble les bases de la préparation des scrutins au lendemain apaisé” ne visait en réalité qu’à servir de prétexte au retour au scrutin à un tour pour des raisons fallacieuses qui ne trompent personne.
À travers ces deux actes, Alternance 2023 a compris le message envoyé par le pouvoir. Les Gabonais aussi. Comme en 2009 et 2016, le passage en force et le viol du vote des Gabonais sont en préparation, les tenants du pouvoir actuels voulant le conserver coûte que coûte.”
Détermination intacte de l’opposition à œuvrer à une alternance Démocratique en 2023
En même temps, le pouvoir si prompt à évoquer le respect de la loi pour justifier ses forfaitures, ne juge toujours pas utile de procéder à la révision de la liste électorale alors que nous sommes à moins de six mois du délai constitutionnel de tenue de l’élection présidentielle. Les dates des trois élections ne sont toujours pas annoncées, comme si cette information devait, elle aussi, servir les intérêts du seul pouvoir qui voudrait prendre au dépourvu les autres citoyens.
Malgré toutes ces manœuvres, qui sont l’expression du rejet de la démocratie et de la volonté du régime de se maintenir au pouvoir par tous les moyens, la plateforme Alternance 2023 confirme sa ferme détermination à œuvrer à l’avènement de l’alternance démocratique au cours de cette année 2023.
Inscription sur les listes électorales et vote massif
“En cette année 2023, nous avons rendez-vous avec l’Histoire.
Tout est mis en œuvre pour priver le peuple de sa citoyenneté. Tout est mis en œuvre pour nous détourner de l’essentiel, c’est-à-dire la réalisation de notre ardent désir d’alternance démocratique.
Tout est mis en œuvre pour nous soustraire de notre devoir civique en nous dégoutant de la classe politique et de l’engagement citoyen pour obtenir notre non-participation aux élections.
Tout est mis en œuvre enfin pour nous faire accepter un président au bilan catastrophique, qui vient de réussir l’exploit, en 14 ans, d’opérer un recul sans précédent de notre pays sur tous les plans.
Nous devons nous opposer à cette énième forfaiture en préparation. Alternance 2023 y travaille. Comme ils savent tous que le souverain, c’est le Peuple et le Peuple seul. Ils redoutent plus que tout notre vote, le vote du Peuple gabonais, tant sa sanction sera sévère. Ils aimeraient des élections sans électeurs. Ce n’est pas un hasard s’ils ne délivrent pas les cartes nationales d’identité. Mais nul besoin de la Carte nationale d’identité pour s’inscrire sur la liste électorale et pour voter.
L’acte de naissance suffit pour s’inscrire sur la liste électorale et la carte d’électeur suffit pour voter. C’est pour empêcher le vote massif des Gabonais que l’on retarde au possible la révision de la liste électorale et que sa durée est ramenée à 30 jours au lieu de 45.
Face à ces manipulations, qui renforcent encore plus le rejet de ce régime qui détruit notre pays, nous invitons solennellement chaque Gabonaise et chaque Gabonais à répondre avec la plus grande détermination à cette nouvelle tentative de prise en otage de la démocratie et de notre pays. Cette réponse doit se traduire par l’inscription de tous sur la liste électorale et un vote massif lors de la prochaine présidentielle. En 2023, nous devons bannir le boycott et l’abstention de nos esprits, de nos discours et de nos actions.