En visite d’Etat au Cameroun le 6 décembre, Oligui Nguema a déclaré devant son homologue camerounais, être venu pour « implorer la clémence du grand doyen de la sous-région (Paul Biya Ndlr) afin que le Gabon revienne au sein de la CEEAC ». Sera-t-il entendu ? En cas de levée des sanctions de la CEEAC, ce sera une seconde victoire pour les nouvelles autorités de la Transition qui ont déjà obtenu l’annulation des condamnations de plusieurs institutions financières comme la Banque africaine de développement ou le Fonds monétaire internationale qui ont relancé leurs opérations avec Libreville. Cependant cette victoire pourrait-être de courte durée.
Le retour du Gabon dans le concert des nations pourrait se jouer en grande partie dans les couloirs du siège de l’UA à Addis-Abeba. Même si Oligui Nguema ne s’est pas encore prononcé sur sa participation à la présidentielle de 2025, surtout que la Charte de la Transition ne le lui interdit pas, contrairement aux présidents des autres institutions de la Transition, en cas de candidature, il devra faire face à un nouveau défis : le respect de la Charte africaine de la démocratie, des élections, et de la gouvernance de l’UA. Dans son article 24, alinéa 4, il est écrit : « Les auteurs de changement anticonstitutionnelle de gouvernement, ne doivent ni participer aux élections organisées pour la restitution de l’ordre démocratique, ni occuper des postes de responsabilité dans les institutions politiques de l’Etat ».
En cas de candidature du président de la Transition, ce qui est fort probable au regard du développement de la situation des évènements depuis le coup d’Etat du 30 août dernier, – sauf surprise – l’UA va-t-elle accepter de réintégrer le Gabon dans ses instances dans ce contexte ?