“La Constitution gabonaise, qui est la loi fondamentale, lui donne le droit de se porter candidat au regard des différentes conditions qu’il remplit et qui sont prévues dans la Constitution gabonaise.”
Certains opposants invoquent la charte de l’Union africaine, qui interdit aux auteurs de changements anticonstitutionnels de gouvernement de participer aux élections organisées pour le retour à l’ordre démocratique. Mais pour Séraphin Moundounga, cet argument ne tient pas.
“Bien sûr, il y a la charte africaine sur la démocratie et les élections qui a été adoptée au niveau de l’Union africaine en 2007, mais elle n’est en vigueur que dans les pays qui ont ratifié cette charte.”
Or, selon lui, le Gabon ne l’a jamais ratifiée. “Le Gabon n’a pas ratifié cette charte sous Ali Bongo parce qu’au moment où la charte a été adoptée en 2008, le président Omar Bongo n’a plus eu le temps. En 2009, il est décédé. Donc, il revenait à M. Ali Bongo de ratifier cette charte à travers, bien sûr, ses différentes institutions. Cette charte n’a pas été présentée par le gouvernement gabonais pour obtenir une autorisation de ratification de la part du Parlement gabonais.”
Par conséquent, affirme-t-il, “cette charte ne s’applique pas sur le territoire gabonais. Donc, ça ne peut pas être une référence.”
Il ajoute que même en la prenant en compte, elle ne protège que les gouvernements démocratiquement élus. “Cette charte africaine sur la démocratie et les élections ne protège que les gouvernements démocratiques élus.” Or, selon lui, “en 2016, tous les rapports, aussi bien de l’Union africaine, des observateurs de l’Union européenne et de l’OIF, ont conclu que les résultats de l’élection présidentielle de 2016 ont été manipulés.”
Ainsi, il en tire la conclusion que “ceux qui se sont opposés au pouvoir et ont usurpé le pouvoir en manipulant les élections ne constituent pas un gouvernement démocratiquement élu qui n’est donc pas protégeable par la charte africaine sur la démocratie et les élections.”
Enfin, il insiste : “Donc, personne ne peut invoquer cette charte pour récuser une candidature, aussi bien que celle du président Oligui Nguema au Gabon que de tout autre qui se présenterait dans le monde entier, y compris les militaires.” Pour lui, ces derniers n’ont “pas participé à un renversement de pouvoir d’un gouvernement démocratique, ils ont participé à une libération du peuple gabonais qui était sous l’emprise et la déshumanisation par quelques bourreaux.”
Par ailleurs, il rappelle que “l’Union africaine non seulement souhaite le retour rapide du Gabon au sein de la grande famille panafricaine, mais a aussi accepté l’invitation qui lui a été faite par les institutions de la transition pour envoyer une mission d’observation des élections.”
Il met également en avant les récentes avancées démocratiques du pays. “Le Gabon est l’un des rares pays au monde qui s’est obligé par son code électoral nouvellement adopté à inviter obligatoirement à chaque élection politique les observateurs internationaux et les observateurs nationaux.”
Et de conclure : “Nous sommes dans un processus de progrès démocratique particulièrement intéressant. La démocratie gabonaise est l’une des rares où les élections se font avec des enveloppes doubles et où, aussitôt après le vote, les résultats sont affichés dans chaque bureau de vote.”