La protestation pacifique aurait pu s’arrêter là. Mais elle va vite viré au vitriol. Sur une vidéo virale sur les réseaux sociaux on voit l’ancien premier ministre, Ndong Sima, prêt à en découdre avec le directeur de cabinet politique d’Ali Bongo Ondimba, Cyriaque Mvourandjami qu’il accuse de l’avoir manqué “d’égards”.
“je lui réponds poliment, il me pose une question et il s’en va ! Il est discourtois ! Qu’est-ce que cette histoire ? Mais il est quoi Mvourandjami ? (…) Mvourandjami était adjoint au protocole d’État quand Ndong Sima était premier ministre de la République. Il me doit des égards ! (…) Je veux voir Mvourandjami ! Je veux le voir ! (…) Parce que l’on porte des titres ! Il est capable de me faire face ?”, peut-on entendre hurler de colère Ndong Sima.
“Je suis choquée de cet accueil parce que nous sommes des citoyens, chefs de partis, candidats à la présidentielle et on nous reçoit comme des bandits”, alors que “Nous venions en citoyens porter un message au bureau du Sénat parce que chambre haute du parlement, considéré comme la chambre des sages pour protester contre les changements au niveau de la loi électorale intervenus hier dans la nuit”, a réagi pour sa part Paulette Missambo, candidate de l’Union Nationale (UN) à la magistrature suprême du 26 août prochain.
“Nous sommes scandalisés par le fait que nous sommes ici au Sénat et c’est la maison du peuple qui est ouverte à tous et il n’y a aucune raison que les choses se soient passées comme nous l’avons vues. Nous avons un message précis. Nous désapprouvons la manière dont les lois se font et se défont en catimini. Nous n’allons pas laisser faire et appelons le peuple à la mobilisation. Il n’est pas acceptable qu’à la veille d’une élection alors que nous sommes tous engagés dans le processus, le législateur, le gouvernement se permettent encore de triturer les lois pour faciliter les actes de fraudes. Nous ne pouvons pas l’accepter.” a déclaré Alexandre Barro Chambrier, candidat à la présidentielle et président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité.
Le gouvernement tente de modifier le code électoral en catimini.
1.Suppression des enveloppes accolées pour les élections du 26 août.2. Suppression des représentants des candidats*
3. Vote dans une seule salle pour les 3 élections
Vous savez tous ce que cela peut représenter. pic.twitter.com/Cjei1HNgCX— Alexandre Barro Chambrier (@ABarrochambrier) July 14, 2023
De toutes nos forces, nous combattons la #fraude_électorale en cours au #CGE_Gabon.
Nous irons jusqu'au bout !#MikeJocktane pic.twitter.com/97AjvudP7w— Mike Jocktane (@mikejocktane) July 14, 2023
Pour rappel, le 12 juillet dernier, le ministre de l’Intérieur Lambert-Noël Matha a proposé en Conseil des ministres le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de l’article 77 de la loi n° 07/96 du 12 mars 1996. Parmi les modifications que cette loi apporte : l’enveloppe accolée comportant deux compartiments, l’un pour le bulletin du candidat et l’autre pour le reste des autres bulletins est remplacée par une enveloppe avec désormais un seul compartiment. Donc dans l’enveloppe le bulletin du candidat et dans la poubelle présente dans l’isoloir le reste des bulletins.
Jean Valentin Leyama, cadre de la formation de l’opposition REAGIR que nous avons contacté a indiqué à notre rédaction qu’une requête pour annulation sera déposée à la Cour constitutionnelle le lundi 17 juillet 2023.
La Cour constitutionnelle dirigée par Marie-Madeleine Mborantsuo va-t-elle répondre favorablement à la demande de l’opposition ? Elle a créé la surprise en décidant le 27 juin 2023, de l’annulation du décret n°0096/PR/MRICAAI du 5 juin 2023 relatif aux délégations spéciales chargées de recevoir les déclarations des biens de chaque candidat à une élection politique au Gabon. La décision est la conséquence de deux requêtes présentées par le citoyen Geoffroy Foumboula Libeka Makosso et le parti de Paulette Missambo, l’UN.