Victime d’un accident cardiovasculaire en 2018, Ali Bongo Ondimba avait vite fait d’engager une course contre la montre pour recouvrer la santé et surtout éviter un scénario similaire à celui de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier affaibli par la maladie, faisant de rare apparition publique, avait dû renoncer à un cinquième mandant avant de quitter la tête du pays sous la pression populaire et de celle de l’armée. Depuis 2022, Ali Bongo Ondimba multiplie les tournées républicaines et les bains de foule à Libreville et à l’intérieur du pays. Dernièrement il a séjourné dans le Moyen-Ogooué pendant 72 heures le 20 mai dernier, avant d’enchaîner une tournée marathon dans les communes d’Akanda et d’Owendo quelques jours plus tard.
Deux ans que le président du parti d’opposition, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité, Alexandre Barro Chambrier multiplie également les causeries politiques dans les quartiers de Libreville mais aussi dans l’arrière-pays. Ce dernier a tiré les leçons de 2016. En effet, pressenti comme un excellent adversaire à Ali Bongo, ce dernier avait dû renoncer à sa candidature au profit de celle de Jean Ping, sous la pression de son père, aujourd’hui décédé, Marcel Éloi Rahandi Chambrier qui avait rallié la candidature de l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine. Jean Ping avait en effet pris de cours tous ses adversaires de l’opposition en débutant sa campagne moins de deux ans avant la tenue de la présidentielle de 2016, et en confortant son image d’opposant à Ali Bongo. Le week-end dernier, Alexandre Barro était dans l’Ogooué-Maritime, précisément à Port-Gentil où il a promis d’engager des réformes profondes pour le pays même si ce dernier maintient encore le mystère sur sa candidature.
Éreintée par une primaire pour briguer la présidence de l’Union Nationale face à Paul-Marie Gondjout qui a d’ailleurs créé sa propre formation politique l’Union Nationale Initiale, la première femme responsable d’un parti d’opposition, Paulette Missambo, prudente et ne quittant que rarement sa zone de confort mène une précampagne poussive. Après récemment une causerie à Ntoum dans le fief de son ancien compagnon, décédé, Casimir Oyé Mba, c’est à Oyem que la présidente de l’UN est allée solliciter la permission de se présenter à la présidentielle d’août prochain au nom de sa formation politique. Cette dernière face à aucun adversaire n’a pas eu de peine à obtenir par acclamation de l’assemblée, le quitus, ce selon les textes du parti. En attendant les grandes joutes présidentielles, les fédérations multiplient les causeries politiques dans l’Estuaire et l’intérieur du pays.
C’est le 14 janvier dernier, que l’ancien premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, Raymond Ndong Sima a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2023, après celle de 2016. A cet effet, depuis l’annonce de sa candidature, ce dernier multiplie les causeries politiques à Oyem, Port-Gentil, Mouila. Le 4 juin, il annonce une causerie politique à Nzeng-Ayong. Très actif sur les réseaux sociaux, Ndong Sima s’implique aussi dans l’analyse des sujets d’actualité. Le 23 mai dernier à la suite de la nomination du sénégalais Ousmane Cisse à la tête de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon il s’était interrogé sur la nature du capital de cette société.
Pierre-Claver Maganga Moussavou, 70 ans, pour la sixième fois est candidat à la présidentielle de 2023. Adepte des conférences de presse, son discours comme à chaque élection présidentielle reste invariable, critiquer Ali Bongo Ondimba tout en vantant son projet de société qui repose en majeure partie sur le renforcement du statut des provinces.
Dernier du peloton Bertrand Zibi Abeghe. Si c’est à Paris que l’ancien député, fraîchement sorti de prison avait déclaré sa course à la présidentielle de 2023, ce dernier multiplie les rencontres avec les populations de Libreville. Voulant surfer sur la vague de soutien populaire obtenue lors de son séjour en prison, c’est désormais la grande désillusion pour Bertrand Zibi dont la campagne peine à démarrer.