Dans un courrier consulté par Africa Intelligence, Aristide Ngari justifie cette suspension par les nombreuses insuffisances relevées dans la mise en place d’une commission chargée de réexaminer le marché signé en juin dernier entre Karpowership, l’État gabonais et la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG). Le contrat prévoyait la production d’électricité par la centrale-navire pendant cinq ans, avec un raccordement au réseau de la SEEG prévu du 25 au 27 novembre.
Le contrat jugé léonin
La décision de suspendre les travaux aurait été prise par Arnauld Engandji, conseiller spécial du président de la Transition sur les questions d’énergie, Brice Clotaire Oligui Nguema. Engandji et d’autres responsables, dont Pierre Duro, directeur de la task force chargée de l’apurement des dettes de l’État, estiment que les conditions du contrat sont trop défavorables à l’État gabonais. En particulier, ils pointent le prix de vente du kilowattheure à la SEEG comme étant excessivement élevé, un point crucial dans les discussions qui ont mené à cette décision de suspension, fait savoir Africa Intelligence.
Le ministre de l’Énergie en opposition
Cependant, cette décision aurait enregistré la désaprobation du ministre de l’Énergie, Jeannot Kalima, qui reste fermement convaincu des bienfaits du projet. À l’origine de l’arrivée de Karpowership à Libreville, il œuvré en faveur du raccordement rapide de la centrale, espérant qu’elle pourrait mettre un terme aux délestages fréquents à Libreville, particulièrement en vue de l’élection présidentielle prévue dans quelques mois.
Cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes sur le secteur de l’énergie au Gabon, où la question des délestages reste un défi majeur. Reste à savoir si un compromis pourra être trouvé entre les autorités gabonaises et l’opérateur turc, ou si ce projet sera définitivement abandonné.