« L’appel de Mounana », ainsi a été baptisée cette rencontre qui a vu la participation d’environ 1500 personnes, composées de parents, amis, sympathisants, cadres et administratifs de la Lebombi Leyou. Tous réunis autour de « Mwana Bola », l’enfant du village, pour revendiquer son retour au Gabon.
Cette mobilisation a souligné la nécessité de résoudre le différend qui oppose les deux hommes. César Opiangah a rappelé que « Mounana, c’est chez Hervé Patrick Opiangah. C’est également la ville de Brice Clotaire Oligui. Ce sont deux frères qui se parlaient hier, qui se fréquentaient hier et qui aujourd’hui ne se parlent plus et ne se fréquentent plus ». Un appel clair à la réconciliation et au dialogue.
Dans une déclaration forte, César Opiangah a exhorté le Président de la Transition à agir en faveur du retour d’Hervé Patrick Opiangah : « Nous appelons vivement à la réconciliation entre les deux. Le linge sale se lave en famille. Oui, nous sommes une famille. Une grande famille altogovéenne. En nous adressant particulièrement à Monsieur le Président de la Transition, nous populations du district de Mounana, Femmes, Hommes, jeunes vous exhortons à tout mettre en œuvre pour assurer le retour de votre frère dans notre pays ».
Cette initiative populaire intervient après les nombreuses prises de parole de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), qui dénonce depuis plusieurs semaines l’injustice dont serait victime son Président. Désormais, c’est toute une communauté qui s’unit pour réclamer des réponses.
Face à cette pression croissante, le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, se retrouve au cœur de l’intrigue d’un dossier que l’opinion publique nomme déjà « Opiangah Gate ». Son silence jusqu’à présent interroge, d’autant plus qu’il a lui-même prôné à plusieurs reprises l’unité et l’égalité des citoyens. « Le vivre ensemble n’est pas une option mais un idéal commun », a-t-il récemment affirmé, ajoutant que « Le Gabon que nous voulons bâtir est un Gabon où chaque citoyen a sa place, où chaque enfant a un avenir, où la prospérité n’est pas le privilège de quelques-uns mais un droit pour tous ».
Pris dans cette contradiction, le Président de la Transition peut-il encore ignorer cet appel de Mounana ? Pour les habitants de cette localité, la réponse est non. Désormais, tous les regards sont tournés vers lui, dans l’attente d’un geste qui pourrait sceller la réconciliation tant espérée.