Face à l’impatience grandissante des travailleurs, le chef de l’État entend engager un dialogue direct avec l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP). Le secrétaire général de l’ONEP, Sylvain Mayabi Binet, a d’ailleurs invité tous les employés des sociétés concernées à un grand rassemblement devant le siège du syndicat. Objectif : exposer les revendications restées sans réponse malgré la mise en place de la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures. Créée à l’initiative du président lui-même, cette commission est aujourd’hui paralysée par un manque de moyens financiers, une charge qui incombe au ministère du Pétrole.
« Ce rendez-vous est capital. Le Président de la Transition est notre dernier espoir », a martelé Sylvain Mayabi Binet dans un communiqué publié le 16 mars.
Initialement prévue pour le 17 mars, la reprise des travaux de la commission a été reportée en raison de l’indisponibilité de l’Union pétrolière gabonaise (Upega), mobilisée aux Assises sur l’économie post-transition organisées par le PNUD. Une relance des discussions est toutefois envisagée dès le 19 mars.
Brice Clotaire Oligui Nguema devra rassurer les travailleurs sur la relance effective des travaux et prouver sa volonté de résoudre durablement les problèmes du secteur pétrolier. Une mission délicate mais cruciale pour éviter la paralysie de l’économie nationale et rétablir la confiance entre le gouvernement et les acteurs du secteur.
Ce déplacement intervient alors que le président de la transition avait récemment réussi à désamorcer la grève des agents de la Compagnie minière de l’Ogooué, qui exigeaient une hausse des salaires. À l’issue d’une rencontre au Palais Rénovation, les syndicalistes avaient annoncé la fin de leur mouvement. Si Brice Clotaire Oligui Nguema parvient à rééditer cet exploit dans le secteur pétrolier, il renforcerait considérablement sa position à quelques semaines de l’élection présidentielle prévue pour le 12 avril prochain.