Je m’appelle Hervais Omva. Je suis acteur de la société civile gabonaise et membre fondateur de l’ONG IDRC Africa. Nous travaillons au Gabon, dans la sous-région et aussi en Afrique australe dans des projets à fort impacts sur le développement durable, l’amélioration des conditions de vie des populations en phase avec les réalités socioéconomiques et politiques dans une dizaine de pays en Afrique.
Nous avons un focus particulier sur l’agribisness. Par rapport à la question sur les plantations agro industriel d’Eucalyptus au Gabon et plus exactement dans la province du Haut-Ogooué, oui nous avons pris connaissance des TDRs du projet il y’a plus deux ans et nous pensons que sur le plan juridique le Gabon a des outils légaux nécessaires qui permettent d’encadrer ce type de projet et surtout que l’expérience du Gabon en matière de préservation de son écosystème forestier fait école avec d’énormes surfaces forestière certifiée FSC et des palmeraies certifié également RSPO. Par rapport au cadre juridique, il est réglementé et les entreprises sont tenues de suivre et de le respecter scrupuleusement aussi bien par rapport au pays mais aussi avec le marché international qui devient très regardant au respect des normes environnementales et sociales.
Obligation du respect du triptyque Economie-Environnement et Sociale par SEQUOIA
En ce qui concerne le Gabon il est important de noter que depuis le début des années 2000 et même avant, la gestion des aspects environnementaux sont devenues une priorité dans la mise en œuvre des projets industriels afin de maitriser le développement économique. La prise de conscience collective aussi bien des populations, des opérateurs économiques que des autorités gabonaises soutenus par un puissant réseau national et international d’ONG a permis la mise en place d’une législation environnement à travers le code de l’environnement Gabonais. De ce fait, les sociétés à l’exemple de SEQUOIA qui est le prometteur de cette initiative de plantation doit et entend mettre le développement durable au cœur de son projet agroforesterie de plantations des eucalyptus dans la région de Léconi. Il a obligation de prendre en compte les exigences internationales, l’appropriation des paradigmes environnementaux visant surtout à conduire ce projet dans le strict respect de la législation et la réglementaires en vigueur en République Gabonaise.
En effet, la loi n°16/93 abrogée par celle n°007/2014 relative à la protection de l’environnement pose les bases de la politique nationale de protection de l’environnement et contribue à la promotion du développement durable. Lesquelles bases auxquelles le projet doit s’inscrire, en fonction de ses aspects techniques à une évaluation environnementale et sociale avant le développement dudit projet.
Autrement dit, l’insertion des préoccupations environnementales et sociales dans ledit projet tranche, d’une part, avec les considérations naturalistes qui attribuent tous azimuts le déclin des écosystèmes aux pratiques du développement économique, et milite, d’autre part, pour une agroforesterie respectueuse de l’écosystème avec l’objectif de préservation des composantes environnementales.
Ainsi, l’objectif final visé se résume au respect du triptyque Economie-Environnement et Sociale, par le promoteur. La société Séquoia ce doit donc de s’entourer de l’expertise nécessaire pour la réalisation de la procédure d’Impacts Environnementale et Sociale (NIES) relatif à son projet agroforesterie conformément au Manuel de procédure du décret n°539 des EIES au Gabon, selon la loi n°0007 du 01 Août 2014.
Voilà ce que dit la loi au Gabon, mais maintenant si certaines associations s’opposent au projet pour ma part je pense que le cadre légal est disponible et c’est sur cette base que les contestataires doivent s’appuyer avec des arguments scientifique. Il est également important de noter qu’en dehors des aspects sociaux (éducation, santé, eaux potable et éclairage public) retenus dans le processus de mise en œuvre du projet, il y’a un important volet agriculture car la société s’engage à court terme à développer sur près de 5000 hectares des spéculations d’une importance stratégique pour le Gabon à savoir : le manioc, le maïs et le soja. Ceci dans le but de réduire les importations de ces précieux aliments dont le pays importe énormément pour l’alimentation humaine mais aussi pour l’aliment pour bétail.
Un projet pour lutter contre la vie chère au Gabon et création d’emploi
À noter également que la société s’engage à soutenir le Gabon dans un puissant programme de développement du secteur avicole avec une ambition de produire + de 30 mil poulets par an à court terme et assoir au niveau locale la chaîne complète (de la production des parentaux à l’assiette) cela s’associe également avec la reprise toujours en partenariat avec l’Etat Gabonais des ranches de la Nyanga, Ngounie et Lekabi.
Programme très ambitieux capable d’impacter positivement sur l’épineux problème de la vie chère au Gabon quand on sait que près de 60% de pate de manioc consommer sur le grand Libreville provient du Congo et du Cameroun voisin et souvent transporter dans des conditions d’hygiène non appropriées et dont les conséquences négatives sur la santé des consommateurs ne sont malheureusement pas étudiées. Le maïs, céréale essentielle dans la consommation humaine et qui rentre parfaitement dans nos habitudes alimentaires reste un produit de luxe au Gabon, c’est aussi le cas sinon pire pour le soja qui est importé à 100%.
Face à ces aspects positifs du programme qui a un puissant impact en matière de création d’emplois et à fort impact sur la réduction de manière significative de la vie chère au Gabon, je pense que le gouvernement et l’ensemble des partenaires (société et contestataire) devraient mettre en place les mécanismes qui doivent conduire au strict respect des engagements de la société et au respect du cadre légal. Le Gabon n’est pas le premier pays en Afrique à développer de tels programmes, ils en existent au Cameroun, au Congo Brazzaville, en Angola, en Zambie et dans bien d’autres pays.
Absence d’une cellule de réflexion comprenant l’expertise des agents du ministère en charge de l’environnement, de l’agriculture, des industries, de l’économie et d’autres au regard de sa transversalité
Je suis frustré de voir que malgré le cadre légal existant, l’expertise des agents du ministère en charge de l’environnement, de l’agriculture, des industries, de l’économie et d’autres car le projet est transversale aucune cellule de réflexion n’est mise en place et que cela se résume à une affaire d’un groupe d’individus souvent ressortissants d’une province, d’un département ou même d’un village qui s’opposent au nom du pays et contre un projet à fort potentiel économique pour le pays. Et le comble est que certains sont souvent instrumentalisé et soutenu financièrement par des multinationales et ONG grâce à des satellites dans notre pays et c’est vraiment lamentable. Je me rappelle encore du cas de l’hévéa dans le Woleu-Ntem ou des palmiers à huile dans la Nyanga, la Ngounié et le Komo Kango qui pourtant aujourd’hui emploie plus de 20 mille personnes et contribue à environ 3% ou 4% au PIB national.
Nous devons sortir de l’âge de la pierre, le Gabon mérite mieux et il est inadmissible que l’on continue à soutenir des histoires de Kongossa qui perturbent et entretiennent une certaine population dans l’ignorance. Prenons le bon exemple chez les autres, partons voir comment l’eucalyptus contribue au développement en Angola ou en Zambie et son impact positif sur la préservation de nos écosystèmes forestiers avec une tendance à réduire l’exploitation de certaines de nos essences phare comme l’okoume.