Après l’accord préalable du conseil des ministres du gouvernement de la transition au Gabon du 20 juin 2024, pour la nomination de Kouakou Konan Bertin en qualité d’ambassadeur extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près la République Gabonaise avec résidence à Libreville, le gouvernement ivoirien a entériné à son tour son choix en conseil des ministres le jeudi 1er août.
Alors que la présidentielle post-transition devrait se tenir en août 2025, celui qui remplace à ce poste, le général Nicolas Kouakou en poste à Libreville depuis plus de quatre ans, aura la délicate responsabilité d’assurer la mission diplomatique ivoirienne pendant cette période, où les relations diplomatiques entre le Gabon et la Côte d’Ivoire ont pris l’habitude d’être tendues depuis l’arrivée au pouvoir du président déchu en août dernier, Ali Bongo Ondimba.
A plusieurs reprises, la Côte d’Ivoire avait été accusé par le régime déchu d’Ali Bongo d’interférer dans le scrutin présidentiel, en soutenant les opposants à son régime lors des scrutins présidentiels de 2016 et 2023.
En août dernier, son prédécesseur avait été convoqué par le ministre des affaires étrangères de l’ex président Ali Bongo, à la suite d’un prétendu audio attribué aux opposants Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa et qui évoquait un appui du président Alassane Ouattara pour la prise du pouvoir par l’opposition au terme de la présidentielle. La convocation de Nicolas Kouakou avait provoqué l’ire d’Alassane Ouattara qui avait tenté de joindre en vain au téléphone son homologue Ali Bongo.
Même si l’affaire était restée sans suite, elle n’est pas sans rappeler une autre tension diplomatique entre Libreville et Abidjan. Lors de la présidentielle de 2009, Mamadi Diané, un conseiller d’Alassane Ouattara, avait été accusé de prêter main forte à Jean Ping en introduisant des hackers au Gabon pour diffuser de faux procès-verbaux et pirater des données gouvernementales.