Soucieuses de garantir la souveraineté économique et énergétique du pays en voulant racheter Assala Energy, les nouvelles autorités gabonaises en poste depuis le coup d’Etat du 30 août dernier ont-elles les moyens de leur politique ? A n’en croire l’entreprise américaine S&P Global, spécialisée dans l’information et l’analyse financière, maison-mère notamment de l’agence d’analyse financière Standard & Poor’s, Libreville serait à court de fonds, peine à trouver des partenaires pour l’aider à réunir 730 millions de dollars de capitaux propres et à contracter 600 millions de dollars de dettes à la clôture pour racheter les actifs d’Assala.
Libreville aurait échangé avec Vitol, Trafigura et le groupe turc BGN. « Mais les observateurs se demandent si les sociétés de négoce prendraient un risque de 1,3 milliard de dollars pour avoir l’opportunité de commercialiser 45 000 b/j de brut (…) et si les banques et les assureurs soutiendraient un tel accord. », fait savoir S&P Global.
« De plus, les actifs très matures nécessiteraient des investissements importants rien que pour maintenir la production » où Carlyle y a investi plus d’un milliard de dollars, surtout qu’en cas de rachat par la partie gabonaise, les permis d’Assala seraient désormais gérés par la compagnie pétrolière nationale Gabon Oil Compagny. Problème : Gabon Oil Compagny n’exploite qu’un seul champ, Mbouma avec une production inférieure à 1 000 b/j.
« Le principal problème est le financement. Personne de crédible ne le financerait », renseigne S&P Global avant de rajouter que les autorités gabonaises seraient « désormais sous pression pour tenir ses promesses. »
Les autorités gabonaises vont-elles accepter finalement l’offre de Maurel & Prom avec comme compensation une participation plus importante dans l’actionnariat de la société Assala ? Surtout que si Libreville ne parvient pas à mobiliser les fonds d’ici février, l’accord entre Maurel & Prom et Carlyle sera probablement acté.
Ensuite, l’échec de cette opération serait alors un coup dur pour le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema probable candidat à la présidentielle post-transition qui surfe sur le nationalisme économique mais ce serait également un revers pour Arnauld Engandji-Alandji, le conseiller spécial et patron du département mines, hydrocarbures et énergie qui pourrait être débarqué de son poste au palais présidentiel.