Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, Bilie-By Nzé a exprimé son mécontentement face à la réponse de Raymond Ndong Sima, qu’il qualifie de « grossière ». Alors que l’ancien Premier ministre avait proposé un débat public et contradictoire sur le projet de Constitution soumis à référendum, Ndong Sima a suggéré que, pour engager une discussion avec lui ou avec d’autres responsables de la Transition, une « correspondance en bonne et due forme » soit préalablement offert. Bilie-By Nzé voit dans cette réponse une tentative d’esquiver le débat démocratique auquel il estime que les Gabonais ont droit.
« Nous savons pourtant que nous sommes à 5 jours du scrutin et qu’aucun dignitaire du régime issu du coup d’État n’a spontanément pris l’initiative d’un débat contradictoire et télévisé pour éclairer les Gabonais, pour leur donner la possibilité d’un consentement ou refus libre, ce qui pourtant se pratique dans toute démocratie digne de ce nom, ce que nous revendiquons. La dérobade est donc manifeste », a réagi Bilie-By Nzé. L’ancien Premier ministre insiste sur le fait qu’un tel débat télévisé, qui permet aux électeurs de faire un choix éclairé, est une pratique courante dans toute démocratie.
Raymond Ndong Sima, quant à lui, a évoqué un « protocole » qui, selon lui, place Bilie-By Nzé au même niveau que tout ministre actuel, mais pas au même rang que le Président de la Transition, ni celui du Premier ministre en fonction. Pour Bilie-By Nzé, cet argument « protocolaire » ne tient pas la route, car il estime qu’il est difficile de parler de « protocole » dans un contexte où le pouvoir en place découle d’un coup d’État.
L’ancien Premier ministre a également mis en lumière l’ironie de la situation : si ce projet de constitution avait été proposé sous le régime d’Ali Bongo, ceux qui aujourd’hui en défendent les contours seraient les premiers à le rejeter. Il souligne que l’argument selon lequel le peuple devrait voter pour un texte et non pour un individu ne suffit pas à masquer le manque de transparence et l’absence de débat public.
Dans sa réponse, Bilie-By Nzé précise qu’il ne cherche pas à s’imposer comme un « principal opposant », mais qu’il s’agit simplement de répondre à une attente citoyenne pour un débat démocratique et une discussion sur un texte qui engage l’avenir du pays. Il a réaffirmé sa disponibilité pour ce débat, en invitant les équipes respectives à fixer les modalités pour une rencontre avant le mardi 12 novembre, date à laquelle il devra se rendre à l’intérieur du pays pour d’autres engagements citoyens.