Un “match amical” entre camarades du PDG ?
Approché par notre rédaction, Michel Ongoundou Loundah n’a pas tardé à dénoncer ce qu’il considère comme une manœuvre politique visant à l’écarter de la course. “Les autorités Pdgistes au pouvoir veulent nous organiser un match amical,” a-t-il déclaré, faisant écho aux propos de l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie Bi Nze, qui avait affirmé que “Le PDG au pouvoir n’est pas prêt à vous passer le relais.”
Pour lui, cette décision ne serait qu’une tentative d’empêcher “le seul candidat anti-système” de troubler une élection qu’il estime verrouillée d’avance. “C’est un match amical qu’ils sont en train de nous organiser entre camarades du PDG,” accuse-t-il.
Un rejet basé sur un article de loi contesté
La CNOCER s’est appuyée sur l’article 87 pour invalider sa candidature suite à la requête de Persis Lionel Essono Ondo et François Ndong Obiang. Une décision que l’intéressé qualifie de “ridicule et grotesque”. “La cour a là l’occasion de sauver nos institutions du naufrage et du déshonneur dans lequel est plongé le Ministère de l’Intérieur,” plaide-t-il, espérant que la Cour constitutionnelle rectifiera ce qu’il considère comme une injustice.
Michel Ongoundou Loundah, accompagné du Vice-président de Réagir, Félix Bongo, a déposé ce matin, un recours par l’intermédiaire de son avocat, Maître Nkea, et attend désormais la décision de la Cour constitutionnelle, soulignant que “c’est peut-être l’avenir de cette élection qui se joue.”
Une opposition illégitime au sein du parti Réagir ?
La candidature de Michel Ongoundou Loundah a été contestée au ministère de l’Intérieur par un recours introduit par Persis Lionel Essono Ondo et François Ndong Obiang, qui se sont exprimés au nom du parti Réagir. Or, problème de taille : ces deux hommes ont été exclus du parti en novembre 2024 pour fautes graves, notamment l’utilisation abusive du logo et des moyens du parti sans concertation ainsi que leur absence totale de contribution financière ou militante.
Leur exclusion ayant été juridiquement entérinée, leur recours contre la candidature de Michel Ongoundou Loundah est juridiquement irrecevable. En droit, leur démarche pourrait même être considérée comme une usurpation de fonction. Plus grave encore, François Ndong OBIANG aurait utilisé un cachet falsifié pour officialiser la nomination de Persis Lionel Essono Ondo en tant que président intérimaire de Réagir, une infraction punie par l’article 142 du Code pénal.
Un processus électoral en péril ?
L’éviction de Michel Ongoundou Loundah et les contestations illégitimes à son encontre traduisent, selon ses soutiens, une tentative manifeste de “piper les dés” avant même le début du scrutin. L’affaire pose la question plus large de l’intégrité du processus électoral et du respect du pluralisme politique au Gabon, principes pourtant garantis par les articles 2 et 10 de la Constitution.