Les plus hautes autorités de la Transition sont-ils informés du racket que subissent les transporteurs routiers de la part de policiers et de gendarmes ?
« Le phénomène avait baissé, mais avec le retour des checkpoint, ils nous exigent de payer 1000 ou 500 FCFA quand ils nous contrôlent et même quand vous avez tous vos papiers », témoigne un chauffeur de taxi urbain qui a souhaité gardé l’anonymat de peur de représailles.
« Si vous refusez de payer, le policier ou le gendarme vous colle un motif. Par exemple, il va vérifier vos essuie-glaces, vos jeux de phares ou vos freins, et forcement il va constater une anomalie. Et au lieu de payer 1000 ou 500 FCFA, il va exiger 5000 FCFA. Si vous refusez de céder, il confisque vos papiers pour vous immobiliser toute la journée, et si vous ne voulez pas perdre votre journée de travail, vous finissez par céder et au final, c’est le client qui va payer la facture. », a-t-il affirmé.
Interrogé par notre rédaction, Jean-Robert Megne, président du Syndicat libre des transporteurs terrestre du Gabon, a fustigé cette attitude, n’hésitant pas à comparer ce racket à celui opéré par l’ancien coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo-Valentin et ses proches aujourd’hui en détention provisoire pour des faits de corruption massive. « (…) il est temps que les autorités du Gouvernement de la Transition se penchent sur ce problème. Parce qu’il n’y a aucune différence, entre celui chez qui on a découvert des milliards parce qu’il les a détournés avec les agents qui sont sur le terrain et qui font le même détournement, puisque l’argent qu’ils prennent ne va pas au Trésor public », a-t-il déclaré sans filtre à notre rédaction.
Déjà, en 2022, pour endiguer le phénomène, le Gouvernement avait interdit aux policiers et gendarmes d’effectuer des contrôles dans le périmètre de Libreville et ses environs, un numéro vert avait même été mis à disposition pour dénoncer tout contrôle illégal. Une décision qui semble ne pas avoir dissuadé les brebis galeuses au sein de la police et de la gendarmerie. Décidément, le racket et le harcèlement policier ont la peau dure chez au sein de la police et de la gendarmerie.
Alors que les plus hautes autorités de la Transition, notamment le Chef de l’Etat, Brice Oligui ont décidé de faire de la lutte contre la corruption leur cheval de bataille, vivement que ces derniers mettent de l’ordre dans les rangs, afin de pas ternir l’image des Forces de Sécurité et de Défense.