« Nous voulions faire les choses différemment »
Dans son message, Ike Ngouoni décrit son passage en prison comme « quatre ans et demi de ténèbres absolues ». Selon lui, son incarcération résulterait de son engagement, avec un groupe de proches collaborateurs, à initier un changement à l’intérieur du système.
« Parce que nous faisions partie d’un groupe qui a voulu faire les choses différemment à l’intérieur du système », affirme-t-il.
Une ambition qui, selon lui, a suscité une réaction brutale de l’appareil en place, déterminé à préserver ses intérêts.
Une justice instrumentalisée ?
L’ancien conseiller en communication d’Ali Bongo dénonce le rôle de la justice dans son affaire, affirmant que son emprisonnement faisait partie d’une manœuvre plus large visant à neutraliser ceux qui voulaient faire évoluer le régime.
« Et que ce système s’est rebellé violemment à utiliser toutes les plus grosses ficelles, dont l’instrumentalisation de la justice », déclare-t-il.
Ces propos résonnent avec les accusations portées ces dernières années contre le système judiciaire gabonais, régulièrement critiqué pour sa proximité avec le pouvoir politique.
Un système réfractaire au changement
Pour Ike Ngouoni, l’hostilité à son égard s’expliquerait par la crainte d’un bouleversement des équilibres au sommet de l’État.
« Parce que le changement qu’il voyait venir, il pensait qu’il n’aurait plus autant d’avantages, autant de privilèges, autant de facilités. »
Ces déclarations laissent entendre qu’une partie du régime aurait vu d’un mauvais œil toute tentative de réforme interne, préférant user des leviers institutionnels pour maintenir son emprise.
Vers une nouvelle aventure politique
Si Ike Ngouoni semblait jusque-là vouloir se repositionner dans le débat public en tant qu’analyste et témoin de l’ancien système, il a franchi un cap important le 21 février 2025 en annonçant son entrée en politique. Lors d’une conférence de presse, l’ex-communicant du régime déchu a officialisé la création d’une nouvelle formation politique, affirmant vouloir proposer une alternative en phase avec « le nouveau Gabon qui est déjà là sous nos yeux ».
Cette initiative marque une volonté assumée de peser dans la transition en cours et d’influencer la recomposition politique du pays. Reste à voir quel accueil lui réservera l’opinion publique et quelle place il pourra se faire dans un paysage politique en pleine mutation.