La visite du premier ministre, Raymond Ndong Sima, le week-end dernier, suivie le lundi 15 avril par celle du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, sur le site de la ferme agropastorale de Ntoum, est venue ouvrir la boîte de pandore.
En 2010, en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, le régime déchu d’Ali Bongo Ondimba, fait appelle à la société israélienne Mori Investments de l’homme d’affaires Victor Tirosh. Son entreprise sera chargée de la création de six fermes agropastorales sur l’ensemble du territoire, en s’appuyant sur le modèle des communautés agricoles coopératives Moshavim d’Israël. Les deux parties vont conclure un accord financé à hauteur de 9,5 milliards de FCFA.
« Deux ans et demi après le Conseil des ministres délocalisé à Makokou, qui avait entériné la mise en place de six fermes agropastorales sur l’ensemble du territoire, le projet conventionné à hauteur de 9,5 milliards de francs CFA par un accord avec la société israélienne Mori Investments porte ses premiers fruits », rapportait à l’époque la communication du palais Rénovation, faisant suite à la visite sur le site de Ntoum, en août 2013, du président déchu Ali Bongo.
Sauf que curieusement, cette demande de paiement de Victor Tirosh intervient au lendemain de la visite sur le site de Ntoum des autorités gabonaises. La veille, l’homme d’affaires israélien qui vit au Maroc a pris un vol pour la capitale gabonaise, avant de prendre une chambre au Radisson Blu Okoume Palace Hotel de Libreville. Le mercredi 17 avril, en compagnie du premier ministre, Raymond Ndong Sima, l’investisseur israélien a également effectué une visite sur le site de Ntoum.
Selon nos sources, Victor Tirosh réclame à l’Etat gabonais un reliquat de 2 milliards sur les 9,5 milliards de FCFA de la facture totale. La Mori Investments a-t-elle rempli son cahier de charges ? Si c’est le cas pourquoi n’a-t-elle pas été payée ? Au cas contraire, où sont passés les 2 milliards de FCFA manquant ?
Notre rédaction a tenté d’en savoir plus en joignant Victor Tirosh au téléphone. Si ce dernier a confirmé sa présence à Libreville ; sa visite sur le site de Ntoum en présence de Raymond Ndong Sima ; et le reliquat que lui devrait l’Etat gabonais ; l’homme d’affaires a souhaité ne pas communiquer davantage, arguant qu’il a reçu un appel du patron de la primature lui demandant de ne pas s’exprimer sur ce sujet, avant d’interrompre notre appel.
Victor Tirosh n’est pas un novice dans les milieux affairistes au Gabon. Son nom avait déjà été cité dans le rapport de mission de l’audit de Delta Synergie réalisé par le cabinet associés Fénéon & Delabrière, comme mandataire pour le compte de la société marocaine M.I. INVESTMENT, partageant l’actionnariat de la société ANK Gabon, spécialisée dans la transformation de fécule d’amidon à Léconi, à côté de Delta Synergie et Jean-Pierre Lemboumba-Lepandou. L’entreprise a arrêté ses activités depuis 2009, faute de résultats.