Un protocole de médiation avait été signé le 30 décembre 2024 pour une durée de deux mois, arrivé à expiration le 27 février 2025 sans qu’un accord final n’ait été trouvé. Toutefois, la COMILOG estime que la grève actuelle va à l’encontre des dispositions du Code du travail, qui interdit de telles actions durant une période de médiation, a fait savoir la direction de COMILOG lors d’une conférence de presse tenue à Libreville le 7 mars 3025.
Un impact économique et social alarmant
La direction de COMILOG alerte sur les conséquences de ce mouvement, précisant que l’arrêt des activités entraîne des pertes évaluées à 2 milliards de FCFA par jour. L’entreprise, pilier économique du Gabon et principal employeur de la province du Haut-Ogooué, craint que cette crise ne compromette la stabilité sociale et mette en péril plusieurs milliers d’emplois.
Safi Virginius, directeur des ressources humaines de COMILOG, regrette l’interruption des négociations :
“Le délai de traitement des revendications était court, mais une prolongation de la médiation était envisageable. Les partenaires sociaux ont préféré opter pour la grève plutôt que de poursuivre le dialogue.”
“Nous sommes pleinement engagés dans le processus de médiation sous l’égide du ministère du Travail. Nous nous plierons à toutes les recommandations du médiateur pour parvenir à une issue favorable. Il est essentiel de ramener la sérénité et de trouver un terrain d’entente.”
Des divergences sur les revendications salariales
L’une des principales revendications des syndicats porte sur une revalorisation salariale générale de 100 000 FCFA pour toutes les catégories professionnelles, une demande jugée “infaisable” par l’entreprise. Selon COMILOG, plusieurs propositions ont été mises sur la table, incluant des augmentations échelonnées entre 10 000 et 30 000 FCFA en fonction des niveaux hiérarchiques. Ces offres ont toutefois été rejetées en bloc par les représentants des salariés.
D’après le cabinet Mercer, COMILOG figure parmi les entreprises offrant les meilleures rémunérations au Gabon, avec des salaires supérieurs de 102% à la médiane nationale. L’entreprise met en avant les difficultés conjoncturelles auxquelles elle a dû faire face ces dernières années, notamment la fermeture de ses mines pendant trois semaines fin 2024 et des contraintes concurrentielles sur le marché mondial du manganèse.
“Nous avons proposé plusieurs scénarios d’augmentation, en mettant l’accent sur les salaires les plus bas. Mais nous devons aussi veiller à la pérennité de l’entreprise. COMILOG n’est pas invincible, nous faisons face à des défis majeurs. Nous devons trouver une solution équilibrée qui prenne en compte à la fois les attentes des salariés et la viabilité économique de l’entreprise.”
Le gouvernement appelle au respect du cadre légal
Le ministre du Travail, Adrien Nguema Mba, a rappelé dans un courrier daté du 7 mars que :
“Les parties se sont engagées à poursuivre les négociations dans le cadre des commissions.”
Il insiste sur la nécessité de respecter les obligations légales et les conséquences possibles en cas de violation des règles encadrant le déclenchement d’une grève en période de médiation.
Face à cette impasse, COMILOG lance un appel pressant à la reprise du dialogue.
“Nous devons sortir de ce cycle de tensions. L’entreprise est un bien commun qu’il faut préserver. Chaque salarié, chaque partenaire doit prendre conscience de l’importance d’un dialogue apaisé et constructif. Nous avons tous un rôle à jouer pour assurer l’avenir de COMILOG et de l’économie nationale.”
La suite de cette crise sociale dépendra de la volonté des parties à renouer avec la médiation et à trouver un compromis bénéfique pour tous.