Avant de se lancer dans une opposition ouverte contre son beau-frère Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle de 2016, Jean Ping avait prévenu : « Puisqu’il (Ali Bongo Ondimba) a empêché mes enfants de travailler, je vais l’emmerder. » Aujourd’hui, ces mots résonnent comme un présage.
Après des années d’exil en Côte d’Ivoire et une mise au ban à Libreville, Franck Ping renoue avec les affaires au pays, après avoir regagné Libreville au lendemain du coup d’État du 30 août 2023. Ce proche de Pascaline Bongo, ancienne compagne de son père, à l’époque directrice de cabinet du président Omar Bongo, et sœur aînée du président déchu, jouissait de sa bénédiction pour s’imposer comme un homme d’affaires à succès avant l’arrivée d’Ali Bongo. Presque tout lui réussissait : négoce du bois, téléphonie, logistique, transport de marchandises et d’hydrocarbures…
En 2016, sous la pression de l’administration d’Ali Bongo, Franck Ping fut contraint de quitter la présidence du conseil d’administration d’Express Union Gabon, filiale du groupe Express Union, qu’il présidait depuis 2010.
Le 22 avril dernier, le tribunal correctionnel de Paris l’a relaxé, ainsi que d’autres accusés, notamment Pascaline Bongo, dans l’affaire Egis Route, faute de preuves tangibles. Cette affaire impliquait la société française, accusée de corruption passive d’agent public étranger.
En 2016, son nom avait également été cité dans l’affaire Sinohydro, une entreprise chinoise soupçonnée de pratiques de corruption pour obtenir des marchés publics en Afrique centrale. À l’époque, le procureur Steev Ndong Essame avait même envisagé de lancer un mandat d’arrêt contre lui, le présentant comme un intermédiaire dans ces transactions douteuses.