Une réforme post-scandale pour assainir la gouvernance
La dissolution de Gab’Oil et l’intégration de ses actifs à la GOC s’inscrivent dans une volonté affichée de restaurer la confiance et d’assainir la gestion des ressources pétrolières nationales. En novembre 2023, Gab’Oil avait été au cœur de deux scandales majeurs impliquant son ancien président du conseil d’administration (PCA), Landry Bongo Ondimba, et son administrateur-directeur général (ADG), François Owono Messié.
D’une part, le PCA avait ordonné le décaissement de 46 200 000 FCFA pour financer sa campagne en faveur du « OUI » lors du référendum du 16 novembre, tandis que l’ADG avait engagé 9 375 000 FCFA pour des frais de restauration auprès d’une société spécialisée… dans le placement de personnel. Ces dérives financières avaient suscité un tollé, soulignant des failles graves dans la gouvernance de l’entreprise.
En décembre 2024, un remaniement a été opéré pour redresser la situation : Martial Ruffin Moussavou a été nommé président du conseil d’administration, et Ernest Ndong Nguema a pris les rênes de la direction générale. Ce changement de leadership visait à tourner la page des scandales et à initier une nouvelle ère de gestion transparente.
Un transfert pour renforcer la GOC
Le projet de décret officialise désormais le transfert des actifs de Gab’Oil vers la Société Nationale des Hydrocarbures du Gabon (GOC). En intégrant ces actifs, la GOC se positionne comme un acteur clé du secteur pétrolier, chargé d’exploiter et de valoriser les ressources nationales tout en respectant des standards élevés de bonne gouvernance.
Selon Marcel Abéké, cette réforme vise à centraliser les activités stratégiques sous une entité unique pour améliorer l’efficience opérationnelle et garantir une meilleure rentabilité des actifs pétroliers. Elle répond également à une exigence de transparence imposée par les récentes affaires.
Une nouvelle dynamique pour le secteur pétrolier
Au-delà de la gestion des actifs, cette intégration traduit la volonté des autorités de Transition de restructurer en profondeur les entreprises publiques et de prévenir les dérives. Brice Clotaire Oligui Nguema a réitéré son engagement à lutter contre la corruption et à imposer une gestion exemplaire des ressources de l’État.
Ce transfert constitue donc bien plus qu’une simple opération administrative : il symbolise un tournant stratégique pour restaurer la crédibilité du secteur pétrolier et répondre aux attentes des populations gabonaises, notamment en matière de transparence et de retombées économiques.