« (…) il n’est pas indiqué de faire des procès d’intention, nous pensons que les militaires sont confrontés aujourd’hui à une réalité d’assainir les mœurs. Il est tout à fait normal qu’il puisse traquer toutes celles et tous ceux qui ont d’une manière ou d’une autre détourné les ressources publiques », a déclaré Alexandre Barro Chambrier au sujet de l’arrestation de plusieurs personnalités de l’ancien régime poursuivies pour détournement des deniers publics et autres.
A propos de l’Assemblée constituante, Barro Chambrier appelle à prendre en compte toutes les couches sociale, notamment les jeunes et dans une approche genre. « Nous avons par rapport à l’Assemblée constituante une contrainte d’efficacité et une contrainte de coût nous sommes dans un régime d’exception. Il est évident que l’Assemblée constituante sera constituée de personnes nommées, il ne s’agit pas d’une assemblée d’élus démocratiques et dans ces conditions nous comprenons le souci de ne pas multiplier inutilement les représentants de cette assemblée qui auront un travail précis. Il est bon que le choix soit porté sur toutes les couches sociales et que l’on tienne compte aussi des différentes tranches d’âge en se rappelant que le Gabon est un pays constitué à plus de 65 % de jeunes, tout en tenant compte de l’approche genre. »
« (…) il y a des condamnations de principe, mais ce qui est important c’est de tenir compte de la réalité. Entre quelqu’un qui avait l’intention de se succéder par des coups d’État électoraux et un coup d’État militaire, à la limite le coup d’État militaire a le mérite de la clarté, surtout s’il s’inscrit dans une période courte. Je pense que aujourd’hui l’adhésion populaire qui est visible autour de ces forces militaires et de cette association avec les partis politiques et la société civile c’est adhésion beaucoup plus en termes de légitimité que ce que nous avons connu dans le passé. Donc, c’est l’occasion pour nous d’interpeller la communauté internationale pour souligner que le Gabon mérite d’être accompagné. Et tant qu’à faire, ils ont accompagné pendant des années un régime illégitime qui n’avait pas été élu en 2016, il devrait pouvoir trouver des modalités de considérer qu’aujourd’hui que c’est une nouvelle ère pour le Gabon. Et à un moment donné il faut tendre la main à ceux qui manifestent la volonté de revenir dans un sentier qui sera un sentier vertueux de bonne gouvernance. », a-t-il déclaré à propos des condamnations de la communauté internationale.
A propos des fortes sommes d’argents découvertes lors des perquisitions dans les domiciles de plusieurs proches d’Ali Bongo Ondimba arrêtés, Barro Chambrier exige une transparence totale. « En tout cas nous sommes en faveur de la transparence dans la gestion économique et administrative et c’est un point sur lequel nous serons vigilants. Et il est important que les militaires, le pouvoir en charge aujourd’hui de gérer le pays, nous édifient sur les montants retrouvés c’est un élément important de la confiance »
Revenant sur l’interpellation de Mike Jocktane et Thérence Gnembou Moutsona, l’ancien candidat à la présidentielle espère qu’ils seront bientôt libérés. « Ils ont été d’une certaine manière des héros, c’est peut-être un grand mot mais c’est peut-être aussi un mot. Parce qu’il fallait avoir le courage de se lever pour être un acteur majeur dans la libération du Gabon. Aujourd’hui, les choses ont l’air comme ça facile mais il fallait oser se lever pour contester, pour exprimer des avis, pour faire le tour du Gabon et pour faire tous ses sacrifices qui ont contribué à faciliter l’intervention des militaires (…) je voudrais que nous puissions reconnaître leur mérite leur contribution. En ce qui concerne le volet judiciaire pour lequel il y a une enquête sans rentrer dans le détail de l’affaire pour laquelle je ne dispose pas de tous les éléments, je peux néanmoins dire qu’il n’y avait pas de leur esprit une volonté de déstabiliser l’État gabonais. D’ailleurs le Président de la Transition lui-même se trouve dans ce pays (Guinée Equatorial, ndlr) comme le calendrier fait bien les choses et j’ai bon espoir que dans les jours qui viennent ils seront libérés. », a-t-il plaidoyé.
Comme il avait précédemment déclaré sur Radio France Internationale, en estimant que deux ans serait la période idéale pour conduire la Transition, Barro Chambrier a réitéré sa proposition : « (…) je crois que c’est un sujet qui devrait donner lieu à des débats, mais je pense avoir déjà dit quelque part que 24 mois nous semblait une période appropriée pour mettre en place les nouvelles institutions, pour avoir le cadrage des lois pour la transparence électorale et la rédaction d’une constitution qui puisse être consensuel. Il faut que l’on puisse organiser des élections libres transparentes et apaisées et pour cela il faut des textes mais il ne faut pas que des textes, il faut des hommes et des femmes qui soient à même de respecter ses textes. »