COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU ROSCEVAC
Libreville, le 21 août 2024
Le Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Économie Verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC) a organisé une réunion stratégique au siège de son organisation, réunissant divers responsables d’ONG spécialisées dans la cartographie et le contact direct avec les populations indigènes. Cet événement marque une étape clé dans le lancement d’une initiative nationale visant à réaliser une cartographie participative des villages du Gabon.
Présidé par Nicaise Moulombi, Président exécutif du réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique Centrale(ROSCEVAC), en présence de Mme Eyang Effa Edwige, Présidente de l’ONG Femme Environnement, Santé et Éducation, la rencontre a permis de sensibiliser les acteurs de la société civile sur l’importance cruciale de leur participation dans ce projet ambitieux. Il a été annoncé qu’un appel à projet sera bientôt lancé, offrant ainsi aux ONG l’opportunité de se positionner pour la réalisation de cette cartographie participative.
L’objectif de ce projet est de cartographier un maximum de villages d’ici décembre 2024, avec l’espoir de couvrir les zones restantes d’ici 2025. La cartographie participative, une activité essentielle, permettra de recueillir des informations précises sur les zones d’utilisation des populations locales, notamment les sites de pêche, chasse, cueillette, ainsi que les lieux sacrés et anciens villages.
Cette initiative est d’une importance capitale pour l’État, car elle facilitera la définition d’un foncier rural clair, en tenant compte des intérêts des populations locales. L’ancienne loi révisée de 2001 ne spécifie pas les limites exactes des propriétés rurales, créant ainsi des ambiguïtés potentiellement conflictuelles entre les exploitants forestiers, miniers, pétroliers, et les communautés locales. Grâce à cette cartographie, l’État pourra définir des zones d’exploitation sans léser les populations, contribuant ainsi à éviter des conflits.
Une méthodologie nationale a été définie, inspirée par celle du CENAREST, incluant la prospection, l’établissement de cartes sol, et la validation des cartes participatives. Les ONG intéressées devront se préparer en conséquence, en mobilisant du personnel qualifié, tel que des sociologues, cartographes, anthropologues, et forestiers, et en s’équipant du matériel nécessaire pour mener à bien cette mission.
Le coût estimé pour la cartographie d’un village est de 1,5 million de FCFA, selon les prévisions optimistes de Mme Eyang Effa Edwige, bien que l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) estime un budget minimum de 650 000 FCFA.
Dr Franck Elmer Essono Edoh, Sociologue du Développement des Territoires et Fondateur du Cabinet d’Études Institut de Formation et Tutorat Given Back, a souligné l’importance de cette initiative : « Le ROSCEVAC a réuni ses membres pour un partage de données en vue de la candidature à l’appel d’offre qui sera adressé très bientôt. C’est plus une initiative qu’un enjeu national car c’est la première fois dans un projet étatique qu’on initie la participation des ONG. »
Ce projet innovant reflète la volonté des autorités gabonaises d’assurer une gestion souveraine des terres et un développement harmonieux des populations sur l’ensemble du territoire national.