Sous d’autres cieux, les révélations liées au scandale du financement de l’hôtel Onomo de Libreville avec l’argent du contribuable sous prétexte de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations en 2012 aurait indigné l’opinion surtout quand le ministre du Tourisme tente d’occulter le principal concerné de ce vol à grande échelle, Ali Bongo Ondimba, comme le fait savoir nos confrères qui reviennent en détail sur cette affaire : « Le financement opaque de l’hôtel Onomo de Libreville, construit en 2011 pour la Coupe d’Afrique des Nations, cache en réalité un détournement massif de fonds publics orchestré par Ali Bongo lui-même, même si vraisemblablement le ministre du Tourisme tente de l’occulter en indexant uniquement l’habituel Maixent Accrombessi, réceptacle de tous les péchés d’Israël. Confondant ses fonds politiques (également appelés «caisse noire») avec son argent personnel et alimentant sa propre cagnotte avec l’argent de l’État, l’ex-chef de l’État gabonais est le véritable instigateur de ce projet immobilier mené avec son ami et ancien directeur de cabinet Maixent Accrombessi. »
En effet, « C’est sur instruction directe d’Ali Bongo que le directeur général du Budget de l’époque, Yves Fernand Manfoumbi, avait débloqué pas moins de 6 milliards de francs CFA pour la construction de l’hôtel Onomo, en puisant (sur ordre) sciemment et illégalement dans les caisses du Trésor public. Par la suite, le terrain a été officiellement cédé par l’État à la société civile immobilière (SCI) Future Management dirigée par Maixent Accrombessi. L’hôtel a, de plus, été livré avec d’énormes malfaçons ayant occasionné des travaux supplémentaires importants malgré son coût exagéré, de l’avis de certains spécialistes et personnes ressources proches du dossier. », rapportent nos confrères.
Une société logée dans un paradis fiscal appartenant à des proches de Maixent Accrombessi et Ali Bongo, le sulfureux homme d’affaires Seydou Kane épinglé dans les révélations des Panama Papers en 2016 pour spolier l’Etat de son patrimoine hôtelier : tous les ingrédients d’un biopic hollywoodien relatant le parcours de bandit de grand chemin en col blanc.
« Si les travaux ont été réalisés par une société domiciliée dans un paradis fiscal dont les propriétaires connus ont pour noms Bernard Derrien, Kodjo Kpadenou (des proches d’Acccrombessi et Ali Bongo), en réalité le contrat de gestion, passé avec Onomo international, a été signé par la sulfureuse société Escome BTP, propriété de l’homme d’affaires Seydou Kane. Disposant de passeports diplomatiques de trois pays africains (Gabon, Mali et Sénégal – d’où l’expression ‘Gabonais Volant’), celui-ci est connu pour être un proche de l’ancien directeur de cabinet de la présidence et d’Ali Bongo lui-même. Déjà impliqué dans un vaste scandale de corruption transnationale, son empire financier, à en croire les révélations des Panama Papers en 2016, repose sur des sociétés offshores créées avec la complicité du cabinet Mossack Fonseca, spécialisé dans l’évasion fiscale à grande échelle. », indiquent nos confrères.
« Bien que Future Management ait perçu des loyers de location de l’hôtel Onomo, l’argent dépensé au départ pour la construction de l’établissement hôtelier appartenait clairement à l’État gabonais. Ce montage visait à dissimuler l’investissement personnel du Chef de l’État dans ce projet mené avec son bras droit, derrière une façade légale de financement public classique. A quel titre donc la SCI Futur Management a-t-elle perçu des loyers de location de l’hôtel puisqu’il apparaît que c’est bien le Trésor public gabonais qui a financé le projet ? », renseignent nos confrères.
Toujours selon nos confrères : « L’attribution de la gestion de l’hôtel Onomo à Escome BTP révèle l’étendue des turpitudes du régime Bongo, gangrené par les détournements de fonds massifs au plus haut sommet de l’État. Un système parfaitement rodé basé sur des pratiques clientélistes et la loyauté de véritables clans mafieux, contre des faveurs politiques et des marchés juteux sur le dos du contribuable gabonais. »
« Au final, le financement de cet hôtel à Libreville n’est autre que la partie visible de l’iceberg des malversations étatiques érigées en doctrine gabonaise sous l’ère Ali Bongo. Le président et son entourage proche orchestrant activement le détournement de sommes colossales des caisses de l’État pour leurs intérêts privés, au détriment du bien public. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil équatorial gabonais, mais à trop vouloir absoudre Ali Bongo, l’opinion se demande s’il y a bien eu un changement de régime dans le pays. », concluent-ils.