Gabonaises, Gabonais ,
Mes Chers compatriotes,
A l’orée de la nouvelle année, je suis particulièrement heureux d’adresser à chacune et à chacun, mes meilleurs vœux pour l’année qui s’annonce. Je souhaite que 2023 vous apporte santé, bonheur et prospérité.
J’ai aussi, à cet instant, une pensée pour tous ceux qui nous ont quittés, ceux qui souffrent, ceux qui sont dans le deuil ou ceux qui, en raison des circonstances, passent des moments de grande solitude.
J’ai, notamment à l’esprit, les patriotes actuellement détenus arbitrairement pour leurs opinions, à l’exemple de Jean Rémy Yama ainsi que ceux qui sont injustement pourchassés et contraints à l’exil.* J’exprime à tous mes sentiments de solidarité. Je souhaite qu’ils retrouvent très vite, pour les uns, la liberté, pour les autres, leur terre natale, en un mot : la joie de vivre.
Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
L’année 2022, qui s’achève, a été marquée, encore plus que celles qui l’ont précédée, par le recul de notre pays dans tous les domaines.
Il ne s’agit pas ici d’exprimer des critiques pour le plaisir de critiquer ou des états d’âme, qui seraient issues de frustrations ou qui proviendraient d’une imagination fertile, mais cette période qui se veut festive et de joie ne doit pas pour autant occulter la réalité* : le Gabon pourtant richement doté par la nature va mal, très mal du fait d’une gouvernance calamiteuse. Les gabonais ont du mal à se nourrir, à se soigner et à envoyer leurs enfants à l’école. J’ai acquis cette conviction en parcourant tout le Gabon où j’ai pu mesurer l’ampleur du désastre et les attentes des populations.
Comme cela apparait, la politique économique appliquée durant cette période procède de l’improvisation et ne permet pas de promouvoir une véritable croissance durable et inclusive. Par ailleurs, le pays traine une dette abyssale sans qu’on en voie les retombées concrètes sur le terrain.
La pauvreté et la misère ne cessent d’augmenter. Les poubelles jonchent les rues des principaux centres urbains et les immondices menacent la santé des populations, le tout dans l’indifférence totale des autorités. Le chômage, notamment, des jeunes est en hausse continue avec pour seule réponse des « mesurettes » incapables d’endiguer, puis d’inverser cette regrettable évolution. Le coût de la vie est de plus en plus élevé et accroit tous les jours le nombre de gabonaises et de gabonais qui vivent sous le seuil de l’extrême pauvreté.
Parallèlement, le Gabon manque cruellement d’infrastructures de base dignes de ce nom. Le trafic ferroviaire se trouve à l’arrêt, en raison d’une mauvaise politique de prévention alors qu’un programme de réhabilitation de voie ferrée est en cours depuis 2018. Cette situation entraine déjà comme conséquence la pénurie des produits de première nécessité dans les zones desservies par le train. Dans le même temps, notre pays présente un réseau routier en piteux état et plusieurs localités sont aujourd’hui enclavées du fait de routes coupées ou impraticables.
L’eau est devenue une denrée rare, y compris dans les hôpitaux, alors que nous vivons dans un pays où il pleut en moyenne neuf mois sur douze. L’accès à l’électricité demeure un luxe pour nombre de ménages, notamment, à l’intérieur du pays et il n’est pas rare de voir les principales artères de nos villes plongées, la nuit, dans l’obscurité totale exposant à l’insécurité de paisibles citoyens.
Les infrastructures sanitaires et scolaires sont, quant à elles, déstructurées et loin de répondre aux besoins essentiels des usagers. L’hôpital manque de tout, médicaments, dispositifs médicaux, équipements et personnels. Dans certaines maternités des femmes et leurs nourrissons dorment à même le sol. En ce qui concerne l’école, les effectifs sont toujours aussi pléthoriques, les enseignants en nombre insuffisant et les outils pédagogiques notoirement limités.
Pour leur part, les retraités peinent à entrer en possession de leurs titres de pension et de leurs services rendus. Ils vivent ainsi un véritable calvaire toutes les fins du mois pour obtenir leur paiement.
En l’absence d’un authentique dialogue social et face à une gestion scabreuse des ressources humaines, le fonctionnement de nombreuses administrations est régulièrement perturbé par des grèves incessantes ; ce qui accroit le sentiment diffus d’un mal être social.
Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
Dans tout pays sérieux, au terme d’un mandat à la tête de l’Etat, celui qui exerce le pouvoir a l’obligation de présenter au peuple un bilan. Malheureusement chez nous, conscient que celui-ci est proche de zéro, le régime cherche à distraire les populations pour ne pas se soumettre à cette exigence démocratique. Il se lance au contraire dans une fuite en avant inespérée, en faisant valoir une soi-disant espérance ou un fumeux « Gabon d’après ». *Quel espoir ou « Gabon d’après » peut- on attendre d’un pouvoir au terme d’une gestion de quatorze ans et qui a disposé de moyens colossaux sans parvenir à des résultats probants ?
Le véritable espoir c’est nous, c’est l’opposition Gabonaise. Il ne tient donc qu’à nous de mettre fin à une situation aussi désastreuse. Oui, avec la volonté et la détermination, il nous est possible de tourner cette sombre page de l’histoire du Gabon.
Nous ne devons pas nous résigner à la médiocrité et à l’absence de perspectives.
Oui une autre politique est possible.
Gabonaises, Gabonais
Mes chers compatriotes,
Nous devons prendre en main le destin de notre pays, de lui donner un nouveau départ, de l’engager dans la voie du redressement économique, du progrès social, de la Modernité et de le maintenir durablement dans les sentiers de la prospérité partagée.
Toutes chose qui ne peuvent se réaliser qu’à condition d’avoir une justice dans toute ces composantes véritablement intègre et indépendante.
Nous Gabonais, Nous devons nous réapproprier notre pays.
C’est notre avenir, l’avenir de nos enfants, et celui des générations futures qui est en jeu.
Je demande à la jeunesse gabonaise de garder espoir, de s’engager et d’être les acteurs du Gabon Moderne que nous voulons bâtir. J’adresse la même demande à la diaspora, qui comporte des patriotes déterminés à changer le cours de l’histoire de notre pays.
En conséquence, face à l’importance des enjeux du moment, nous devons nous rassembler, nous mobiliser et nous engager pour imposer l’alternance et le changement, seuls capables de nous permettre de répondre aux aspirations profondes du peuple gabonais à savoir : la liberté, la démocratie, la bonne gouvernance et l’Etat de droit.
Le pouvoir en place a toujours cherché et continuera à vouloir nous diviser. C’est la raison pour laquelle, je milite pour l’unité des forces de l’opposition et le rassemblement de tous les patriotes.
Je suis persuadé que l’opposition peut, en faisant preuve de bonne volonté, en mettant le Gabon au-dessus de toute autre considération, aboutir à l’élaboration d’une plateforme minimale. Je l’exhorte à demeurer mobilisée et unie en vue de parvenir à l’alternance et au changement. C’est ici et maintenant pour moi, l’occasion d’adresser mes remerciements aux leaders des partis politiques, aux personnalités indépendantes, ainsi qu’aux membres de la société civile d’avoir honoré de leur présence notre 1er Congrès ordinaire des 2,3 et 4 décembre, qui a permis le renouvellement des organes et tracer de nouvelles perspectives.
Dans ce contexte, j’invite les gabonaises et gabonais en âge de voter, à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales, dès l’ouverture de la campagne d’enrôlement. Il nous faut, notamment, réduire le taux d’abstention qui reste encore trop élevé et que le pouvoir utilise comme une variable d’ajustement des résultats en vue d’atteindre ses sombres desseins.
Je sais que beaucoup estiment que le bulletin de vote ne sert à rien tant que les institutions, le cadre et les textes électoraux demeureront les mêmes. Certes, il y a du vrai dans cette assertion. Mais nous ne devons pas nous lasser d’accomplir notre devoir citoyen et d’exprimer nos choix de manière pacifique.
Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
J’ai foi en votre sens du devoir. Je suis sûr que le moment venu vous saurez faire le bon choix, celui d’un autre Gabon solidaire et prospère, ancré dans ses valeurs culturelles ancestrales. C’est fort de cette conviction que je vous renouvelle mes meilleurs vœux pour une excellente année 2023 pour notre pays et pour tous ses enfants, qui permettra de raviver l’espoir annonciateur d’une nouvelle page de notre histoire.
Vive le Gabon !
Vive la République !
Que Dieu protège et bénisse notre pays !
Je vous remercie.