État des lieux
En 2023, le Gabon a enregistré un flux d’investissements directs étrangers (IDE) de 1,2 milliard de dollars, en hausse de 15 % par rapport à 2022. Cette dynamique s’est poursuivie en 2024, avec des prévisions d’IDE atteignant 1,5 milliard de dollars, soutenues par des projets majeurs dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de l’agriculture. Parmi les investissements notables, on peut citer :
Le projet de réhabilitation des infrastructures routières : Un partenariat public-privé avec une entreprise chinoise, évalué à 300 millions de dollars, vise à moderniser le réseau routier gabonais, essentiel pour le développement économique.
L’expansion du Port d’Owendo : Avec un investissement de 200 millions de dollars, ce projet, financé par des fonds européens, a pour but d’améliorer la capacité d’exportation du pays, notamment pour le manganèse.
L’agriculture durable : En 2024, un consortium d’investisseurs européens a injecté 150 millions de dollars dans des projets d’agriculture durable, visant à diversifier l’économie gabonaise et à réduire la dépendance aux exportations de matières premières.
Une dépendance aux ressources naturelles
En 2023, environ 75 % des IDE au Gabon ont été dirigés vers le secteur pétrolier et gazier. Cette concentration sur les ressources naturelles expose l’économie gabonaise aux fluctuations des prix mondiaux. Par exemple, en 2020, la chute des prix du pétrole a entraîné une contraction du PIB de 1,5 %. Bien que les prix aient rebondi depuis, cette dépendance reste préoccupante.
Le gouvernement gabonais a tenté de diversifier l’économie à travers le Plan stratégique Gabon Émergent, mais les résultats sont encore limités.
Infrastructures et environnement des affaires
Les infrastructures au Gabon, bien qu’en amélioration, demeurent insuffisantes. En 2023, le pays a investi environ 300 millions USD dans des projets d’infrastructure, mais le manque de routes et de services de transport efficaces continue de freiner l’accès aux marchés. Par exemple, le projet de réhabilitation de la route Libreville-Franceville, lancé en 2022, a rencontré des retards significatifs, affectant le commerce interrégional. De plus, le climat des affaires au Gabon est souvent jugé peu favorable. Selon le rapport Doing Business 2023, le pays se classe au 168e rang sur 190 en matière de facilité à faire des affaires. Les lourdeurs administratives, la corruption et l’instabilité politique sont des freins majeurs pour les investisseurs. En 2023, une enquête menée par la Chambre de commerce gabonaise a révélé que 60 % des investisseurs étrangers considèrent la bureaucratie comme un obstacle majeur à leurs opérations.
Manque de main-d’œuvre qualifiée
Un autre défi majeur est le manque de main-d’œuvre qualifiée. En 2023, seulement 25 % des jeunes Gabonais avaient accès à une formation professionnelle adéquate. Les entreprises étrangères se plaignent souvent de la difficulté à recruter des travailleurs qualifiés, ce qui les pousse à faire appel à des expatriés, augmentant ainsi les coûts d’exploitation. Par exemple, une entreprise minière canadienne a récemment signalé que 40 % de son personnel était composé d’expatriés, ce qui a un impact sur les coûts et la durabilité des opérations.
Adoption d’une démarche proactive et stratégique comme solution
Pour maximiser les bénéfices des investissements étrangers, le Gabon doit adopter une approche proactive et stratégique. Voici quelques propositions :
Diversification Économique : Le gouvernement doit encourager des investissements dans des secteurs non liés aux ressources naturelles, comme le tourisme, les technologies de l’information et la transformation agroalimentaire. Cela pourrait réduire la vulnérabilité économique et créer des emplois.
Amélioration du Climat des Affaires : La mise en place de réformes visant à simplifier les procédures administratives et à renforcer la transparence est essentielle. La création d’une agence unique pour les investisseurs pourrait faciliter l’accès aux informations et aux services nécessaires.
Renforcement des Infrastructures : Investir dans les infrastructures de base, notamment l’énergie et les transports, est crucial pour attirer davantage d’investissements. Le Gabon pourrait envisager des partenariats avec des investisseurs privés pour financer ces projets.
Formation et Développement des Compétences :
Pour maximiser l’impact des investissements étrangers, il est essentiel de développer les compétences locales. Des programmes de formation en collaboration avec les entreprises étrangères pourraient permettre de renforcer le capital humain. Bien que des projets prometteurs soient en cours, le pays doit surmonter des défis structurels pour garantir un développement durable et inclusif. En diversifiant son économie, en améliorant le climat des affaires et en investissant dans les infrastructures et les compétences, le Gabon peut transformer ses atouts en véritables leviers de croissance. Les investissements étrangers, s’ils sont bien encadrés, peuvent jouer un rôle clé dans cette transformation en 2025.