Déjà fragilisé par un précédent épisode où sa décision de remplacer la trésorière générale du RdB, Aleynia NYINGONE, et de récupérer son véhicule de service pendant la campagne avait été publiquement annulée Oligui Nguema, ce report d’assemblée générale constitue un nouveau camouflet pour Nzigou.
Alors que notre précédent article s’interrogeait sur la guerre de leaderships latente au sein du RdB, cette annulation de dernière minute de l’assemblée générale met en lumière une réalité encore plus préoccupante pour Nzigou : son apparente incapacité à imposer son agenda et à obtenir l’adhésion pleine et entière des instances dirigeantes du mouvement.
La justification officielle d’une nécessaire “large consultation des coordinations provinciales” sonne creux pour de nombreux observateurs. N’aurait-il pas été plus logique d’engager cette consultation en amont de la convocation d’une assemblée générale d’une telle importance ? Ce report soudain alimente l’idée d’une décision prise sous la contrainte, révélant des désaccords profonds au sein du RdB quant à la stratégie à adopter et, implicitement, quant à la légitimité du leadership de Nzigou pour mener à bien cette mutation.
La question se pose avec d’autant plus d’acuité : Kevin Nzigou dispose-t-il encore de l’autorité nécessaire pour piloter la transformation du Rassemblement des Bâtisseurs en parti politique ? Après l’annulation de sa décision concernant la trésorière générale par Oligui Nguema lui-même, ce report d’assemblée générale laisse planer le doute sur sa capacité à prendre des initiatives majeures et à les voir aboutir.
Cependant, il est difficile de croire que Nzigou aurait pris l’initiative de convoquer cette assemblée générale sans un accord préalable, voire une impulsion, d’Oligui Nguema. Dès lors, une autre hypothèse émerge : ce report ne serait-il pas, en réalité, le signe d’une contestation latente du leadership d’Oligui Nguema lui-même ? Dans ce scénario, Nzigou ne serait qu’un fusible, absorbant les chocs et les critiques d’une décision qui, en fin de compte, émane d’un niveau supérieur.
Conséquence, Nzigou apparaît de plus en plus comme un dirigeant dont les marges de manœuvre sont limitées, voire étroitement surveillées. Ce nouveau contretemps ne fait qu’éroder davantage son image et pourrait encourager d’éventuels rivaux internes à se manifester plus ouvertement.
Le report de cette assemblée générale, loin de résoudre les tensions, semble avoir encore davantage fragilisé la position de Nzigou à la tête de ce mouvement dont l’unité et la direction sont aujourd’hui plus que jamais sujettes à caution. La question de savoir qui tirera les ficelles du RdB dans les prochaines étapes reste ouverte, mais ce nouvel épisode suggère que l’autorité de Nzigou est loin d’être incontestée.