Deux camps, deux stratégies
D’un côté, le PDG dirigé par Blaise Louembé, secrétaire général désigné nouveau patron du parti lors du 13è congrès tenu en février dernier, a adopté une position d’attente stratégique. Lors de la célébration officielle au siège du parti à Louis, Blaise Louembé a annoncé que la position du PDG concernant l’élection présidentielle du 12 avril prochain serait dévoilée le 19 mars. Il a insisté sur la nécessité de consulter les structures de base et d’organiser une réunion du bureau politique élargi pour prendre une décision éclairée.
« Nous restons en attente de l’examen des projets de société des candidats retenus pour savoir lequel défend le mieux nos idéaux avant de nous prononcer. Mais ceci sans confondre vitesse et précipitation », a déclaré Blaise Louembé.
Bien que l’orientation en faveur de Brice Clotaire Oligui Nguema soit pressentie, le PDG version Louembé préfère temporiser pour donner une légitimité à son choix.
De l’autre côté, l’aile du PDG fidèle à l’ancien président Ali Bongo, menée par Ali Akbar Onanga Y’obegue, autoproclamé secrétaire général du PDG, adopte une posture radicalement différente. Lors d’une réunion avec ses partisans à Agondjé, Ali Akbar Onanga Y’obegue a clairement rejeté tout soutien à Brice Clotaire Oligui Nguema, bien que le camp n’ait pas encore désigné un candidat à soutenir.
L’hypothèse la plus probable serait un soutien à l’un des principaux adversaires de Brice Clotaire Oligui Nguema, notamment Alain Claude Bilie-By-Nze. Cependant, l’aile désormais dirigé par Ali Akbar Onanga Y’obegue reste prudente et n’a pas encore officiellement annoncé sa position.
Ali Akbar Onanga Y’obegue a souligné la nécessité pour le PDG de se retirer temporairement de la scène présidentielle pour mieux se reconstruire : « Notre absence de la course présidentielle ne signifie nullement un renoncement à notre vocation de parti de pouvoir. C’est une stratégie de recul pour mieux rebondir. »
Il a également insisté sur la nécessité d’une introspection profonde pour comprendre les erreurs du passé et préparer un renouveau durable : « Cette introspection nécessaire est la condition indispensable de notre renaissance. C’est en tirant les leçons de nos échecs que nous pourrons bâtir de nouveaux succès. »
Cette fracture laisse planer une grande incertitude sur l’avenir du PDG, autrefois hégémonique sur la scène politique gabonaise.