Son parcours ne parle pas en sa faveur. Nommé à la direction de la Banque gabonaise de développement en 2017, il n’était pas parvenu à redresser cet établissement, qui a été placé sous liquidation judiciaire par la Commission bancaire de l’Afrique centrale. En tant qu’ancien directeur général de Pizolub, il laisse également une entreprise apathique depuis des années, malgré son rôle clé dans la chaîne de valeur pétrolière gabonaise. La mission qui l’attend à la SEEG semble colossale, surtout après les échecs successifs des dirigeants précédents. En effet, la valse des directeurs généraux de la SEEG, marquée par une instabilité récurrente, soulève des interrogations sur la capacité à long terme de l’entreprise à sortir de la crise.
Un taux de rotation élevé à la tête de la SEEG
Depuis 2018, la SEEG a connu une succession rapide de directeurs généraux, avec pas moins de 10 changements en six ans. En moyenne, un directeur n’y reste que 18 mois, ce qui témoigne d’une instabilité managériale préoccupante. De Marcellin Massala Akendengue à Steeve Saurel Legnongo, les responsables se sont succédé sans véritablement réussir à résoudre les problèmes structurels de l’entreprise, qui se trouve actuellement sous administration provisoire.
Les anciens dirigeants se sont souvent réfugiés derrière l’excuse du manque de pluie pour expliquer les délestages chroniques. Cependant, cette excuse a désormais du mal à convaincre face à l’ampleur des dysfonctionnements observés. Le barrage de Kinguelé, par exemple, a perdu 65 % de sa capacité de retenue d’eau, et un mur de débris bloque l’accès aux turbines, provoquant une production énergétique réduite de 30 % pour le Grand Libreville.
Des infrastructures en déclin et des défis colossaux
Le problème majeur auquel fait face la SEEG reste la gestion défaillante des infrastructures. L’entretien insuffisant, en particulier du barrage de Kinguelé, a des conséquences dramatiques sur la production d’eau et d’énergie. Cette situation, héritée des régimes précédents, a conduit à une perte de confiance des citoyens vis-à-vis de l’entreprise, alors que l’eau et l’électricité manquent toujours cruellement dans les ménages et que les entreprises enregistrent des pertes dommageables.
Avec une administration provisoire en place et une situation de plus en plus chaotique, Steeve Saurel Legnongo se voit confronté à un défi de taille. La modernisation des infrastructures, la réduction des pertes en eau et en énergie, ainsi que la révision de la gestion de l’entreprise seront au cœur de son action. Mais pourra-t-il apporter des solutions pérennes et sortir la SEEG de cette spirale de défaillances ?