Vingt-quatre heures après ces tristes événements, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a publié un communiqué réaffirmant le respect des libertés fondamentales consacrées par la Constitution gabonaise. Il a rappelé que l’article 17 garantit à tous les citoyens la liberté d’expression, de circulation et de manifestation sur l’ensemble du territoire national.
Toutefois, plutôt que de condamner fermement les auteurs de ces troubles, le ministre s’est livré à un jeu d’équilibrisme en mettant sur un pied d’égalité les atteintes aux libertés et les prétendus propos incendiaires de certains acteurs politiques. Le gouvernement a ainsi condamné à la fois les obstructions aux libertés d’expression et les discours polémiques, sans pointer directement les responsabilités des fauteurs de trouble. Ce jeu d’équilibrisme laisse planer un sentiment d’impunité, certains auteurs ayant agi à visage découvert, sans que l’on puisse entrevoir de poursuites judiciaires à leur encontre.
Dans la perspective du scrutin présidentiel du 12 avril 2025, le ministre de l’Intérieur a appelé l’ensemble des citoyens à la retenue et au respect du processus de transition en cours. Il a insisté sur la nécessité d’éviter toute action susceptible de compromettre le retour à l’ordre constitutionnel et le bon déroulement des élections à venir. Malgré cet appel à la retenue, l’absence de fermeté n’est pas pour dissuader d’autres individus de commettre ce genre d’acte à l’approche de la présidentielle.