Selon le PDG légaliste, cette décision n’a aucun fondement rationnel et s’inscrit dans une logique de révisionnisme politique visant à effacer toute trace d’Ali Bongo Ondimba des institutions nationales. « Une fois de plus, les militaires au pouvoir administrent la preuve que leur gouvernance repose sur l’émotion, l’arbitraire et la vengeance personnelle, en totale contradiction avec leur engagement affiché de restaurer les institutions et de garantir l’apaisement national », affirme le parti.
Le PDG légaliste rappelle que la tradition nationale et internationale veut que les infrastructures majeures portent les noms des anciens chefs d’État. À ce titre, l’aéroport de Libreville honore la mémoire de Léon Mba, premier président du Gabon, et celui de Franceville porte le nom d’Omar Bongo Ondimba. L’aéroport de Port-Gentil, en toute logique, était baptisé du nom du troisième président du pays, Ali Bongo Ondimba.
Le PDG légaliste s’interroge sur les motivations réelles de cette décision, soulignant qu’Ali Bongo Ondimba n’a fait l’objet d’aucune condamnation judiciaire ni d’une déchéance de ses droits civils et politiques. « S’il s’agissait de sanctionner des fautes avérées, des condamnations légales ou des impératifs de justice, le débat serait différent. Mais ce n’est pas le cas. Il est donc légitime de se demander : pourquoi cet acharnement ? », poursuit le parti.
Cette décision intervient dans un contexte tendu, peu après une interview accordée par Ali Bongo Ondimba à Jeune Afrique, dans laquelle il dénonçait l’acharnement dont il serait victime. Le PDG légaliste y voit une réaction impulsive du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dictée par des motivations émotionnelles plutôt que par une vision d’ensemble pour le pays.
Le PDG légaliste lance un avertissement aux Gabonais : « Le vrai projet du CTRI se révèle jour après jour : un pouvoir animé par l’émotion, la vengeance et le calcul personnel, loin des promesses de renouveau et de restauration des institutions. » Le parti appelle la population à réfléchir sur l’état du pays depuis la prise du pouvoir par les militaires, pointant du doigt l’absence d’amélioration économique, l’absence de justice indépendante et l’incohérence des décisions prises.
Le PDG légaliste exige l’annulation immédiate du décret de débaptême de l’Aéroport International Ali Bongo Ondimba de Port-Gentil. Il appelle au respect des principes républicains et des symboles nationaux, qui doivent transcender les conflits politiques, et demande la fin de l’acharnement contre Ali Bongo Ondimba et sa famille.
Le parti s’adresse également à la famille de Joseph Rendjambe Issani, dont le nom est pressenti pour rebaptiser l’aéroport, en l’appelant à refuser cette « instrumentalisation de sa mémoire ».
Cette nouvelle tension entre le PDG légaliste et le pouvoir de transition illustre la complexité du climat politique actuel. Alors que le CTRI promettait une transition apaisée et républicaine, cette décision pourrait raviver les clivages et réactiver les débats sur la gestion du pays par les militaires.