Ma Très chère fille Dina,
Comme au soir d’hiver où souvent les étudiants partis loin de chez eux se retrouvent seuls
Seuls dans la solitude du monde,
Seuls face aux souvenirs de nos moments heureux.
Nous voici, ici, réunis afin de penser à toi et te dire toute la peine et le chagrin qui remplissent nos cœurs.
Des larmes, des mots insignifiants,
Puis le vide de ton absence.
Tout n’est que questionnement face à la cruauté de la vie.
Questionnement face à nous-mêmes et nos promesses envers la jeunesse gabonaise que tu représentes aujourd’hui.
Cette nouvelle qui nous a tous choqués et mis en colère pour réclamer justice a indigné tous les gabonais. Le monde entier aussi.
Quelle douleur immense pour un parent que de perdre son enfant à l’aurore de sa vie !
A-t-on besoin de te connaître ?
Tu existes désormais dans la mémoire collective.
Tu n’appartiens plus à ta famille seule
Mais à tous,
à tous ces jeunes partis loin de chez eux
A tous ces jeunes étudiants gabonais rêvant de réussite pour la fierté de leurs familles et celle du pays.
Ma Très chère fille, Dina,
Il y a beaucoup de fleurs qui n’ont pu grandir et s’épanouir.
Mais leurs seuls noms suffisent à émerveiller la terre entière de leurs parfums.
Ma Très chère fille, Dina,
Tu es notre fleur
Et désormais tu appartiens à nos cœurs,
Tu appartiens à l’héritage de la jeunesse gabonaise.
Cette jeunesse à qui nous devons tant et à qui nous demandons pardon.
Ton départ prématuré sonne le glas d’une prise de conscience collective et nous commande à l’action pour l’avenir de nos enfants.
Repose en paix, ma chère fille.