La correspondance date du 12 octobre 2023, marquée du sceau de la République gabonaise, est une réponse du Général Oligui Nguema à Robert Bourgi. Si le franco-libanais est considéré comme un personnage controversé, voire infréquentable par une grande majorité de la Gauche et de la Droite en France, le nouvel homme fort du Gabon, semble bien s’accommoder de cette situation. « J’ai reçu, en ce laps de temps, de nombreuses lettres manuscrites (…), mais il est indéniable que la tienne est agréable et d’un profond réconfort », répond Oligui Nguema à Robert Bourgi.
Aujourd’hui, un retour de Robert Bourgi semble probable, à en juger par les propos du Président de la Transition, Oligui Nguema : « Nous avons du travail, Robert, pour relever ce pays, ton pays », avant de poursuivre : « La République et la nation ont besoin de leurs fils, d’ici, de tous les continents, de toutes races, de tous âges, de toutes confessions religieuses et de tous les cultes. » Ces paroles suggèrent un appel clair à l’implication de Bourgi dans le soutien à la transition et à la coopération entre le Gabon et la France.
D’autant plus que, depuis la publication de son livre Ils savent que je sais tout : Ma vie en Françafrique, Robert Bourgi, interrogé par la presse, a multiplié les déclarations favorables à l’égard du nouveau chef de l’État, n’hésitant pas à distribuer des bons points au tombeur d’Ali Bongo. La situation laisse entrevoir un possible renouveau de son influence dans la politique gabonaise, sous cette période de transition.
L’ex-président français Nicolas Sarkozy, proche aussi de Robert Bourgi, a semble-t-il offert ses bons offices au Général Oligui Nguema, pour diriger la transition. « Je remercie Monsieur Nicolas Sarkozy pour son soutien. Ses conseils nous serons très certainement utiles, Maintenez resserrés les liens avec nos amis. Nous conviendrons de nos retrouvailles »
Le président de la Transition, après avoir parcouru les institutions internationales telles que l’Union africaine et l’ONU, et s’être rendu dans certaines chancelleries influentes, notamment à l’Élysée et auprès de l’administration américaine à Washington, semble conditionner officieusement l’évolution de la transition et le retour à un régime civil à l’avis de certains conseillers occultes de la Françafrique. Ce lien implicite transparaît dans le courrier adressé à Robert Bourgi, où le président affirme : « Nous mettons tout en œuvre, rassures-toi et convaincs les autres de cela, pour préserver la santé, la dignité, et la vie de chaque citoyen gabonais ». Ces propos soulignent la volonté de rassurer les partenaires tout en signalant l’influence persistante de réseaux discrets sur la politique de transition au Gabon.
Le Général Oligui Nguema est connu pour son penchant francophile et son attachement à l’héritage d’Omar Bongo. Cependant, l’idée qu’il puisse œuvrer pour le retour des conseillers occultes de la Françafrique suscite de nouvelles interrogations. Ce contexte soulève des questions sur les véritables motivations du coup d’État du 30 août 2023, qui a entraîné la chute d’Ali Bongo. L’implication potentielle de réseaux influents et les affinités du Général avec certains cercles de l’ancienne Françafrique interrogent sur l’orientation de la transition et les intérêts en jeu.