Des conditions démocratiques insuffisantes
Pour Alain-Claude Bilie-By-Nze, les conditions nécessaires à un débat démocratique n’ont pas été garanties. Il accuse les autorités militaires d’avoir favorisé « l’esbroufe, la perfidie et le mensonge » au lieu d’un débat ouvert et informé. Selon lui, la majorité des citoyens n’a pas eu accès au texte de la nouvelle Constitution : « Si ce texte était sans reproche, il serait accessible partout sur le territoire », déplore-t-il, ajoutant que de nombreux Gabonais affirment ne pas savoir où se le procurer.
Un projet détourné de son essence
Pour Ensemble pour le Gabon, la campagne du « OUI » se concentre davantage sur les promesses de développement économique – infrastructures, hôpitaux, accès à l’électricité – que sur les enjeux constitutionnels. « La Constitution n’est pas un projet de société ; c’est un texte fondateur qui dicte l’État de droit, la démocratie et les libertés individuelles », rappelle Bilie-By-Nze, déplorant une « confusion volontaire des genres » dans la communication.
Disparités de moyens et manque de transparence
La plateforme dénonce également la disproportion des moyens financiers alloués à la campagne du « OUI » – un budget de 27 milliards de francs CFA, selon eux – alors que les partisans du « NON » ne bénéficient d’aucun soutien public. Bilie-By-Nze affirme que cette situation fausse la sincérité du vote, créant une campagne où « l’achat des consciences » prend le pas sur l’adhésion réelle au projet. Il évoque ainsi l’image des jeunes recevant de l’argent pour voter en faveur du « OUI », selon lui, une preuve du manque de transparence dans la campagne.
Des accusations de manipulation électorale
Ensemble pour le Gabon s’inquiète également de la révision tardive des listes électorales, réalisée dans des conditions limitant l’accès des citoyens aux bureaux de vote. Bilie-By-Nze voit dans cette situation une tentative de manipulation du scrutin. « En autorisant une révision, à quelques jours à peine du scrutin, dans les conditions où seuls deux centres accueilleront les nouveaux votants, et des centres qui sont situés, l’un à Agondjé, et l’autre au centre-ville : deux centres où votent les éléments de la Garde républicaine, il s’agit là d’une volonté de tricher que le pouvoir peine à masquer », déclare-t-il.
Un référendum perçu comme une pré-campagne présidentielle
La plateforme voit également dans ce référendum un tremplin politique pour une éventuelle candidature présidentielle du chef de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. « toute la campagne est menée autour de sa personne détournant ainsi les populations de l’objet réel du texte », regrette Bilie-By-Nze, qui rappelle que cette candidature serait une violation de la Charte de la Transition et des engagements pris par les militaires.
Face à ces critiques, Ensemble pour le Gabon appelle les citoyens à rejeter ce qu’il qualifie de « projet mortifère » en votant massivement contre la nouvelle Constitution lors du référendum du 16 novembre.