Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 14 novembre 2024, Ondo Ossa a dénoncé une loi fondamentale qui, selon lui, ne ferait que renforcer le « système BONGO-PDG », responsable de décennies de stagnation économique et de gouvernance autoritaire. Ce positionnement fait écho à ceux d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, de Jean Valentin Leyama et d’Hervé Patrick Opiangah, qui se sont également prononcés plus tôt en faveur du « Non ».
L’universitaire n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié ce projet constitutionnel de « menace pour l’avenir du pays », estimant qu’il consacrerait la concentration des pouvoirs entre les mains d’une élite restreinte, aux dépens des aspirations démocratiques du peuple gabonais. « Voter oui serait voter pour un pouvoir sans borne et sans fin, et prolonger un système qui a ruiné notre pays depuis 56 ans », a-t-il déclaré, rappelant les événements d’août 2023, lorsque le peuple avait clairement manifesté son rejet du régime d’Ali Bongo Ondimba.
Un appel au rejet du passé autoritaire
Selon Ondo Ossa, accepter cette Constitution reviendrait à perpétuer un système autoritaire et opaque. « Le peuple a rejeté ce système le 26 août 2023. Accepter ce texte, c’est revenir en arrière », a-t-il martelé, pointant également du doigt la gestion des ressources naturelles, qu’il accuse de bénéficier à des intérêts privés au détriment du développement du pays.
Au-delà de la politique, Ondo Ossa a évoqué des secteurs négligés, comme l’éducation, la santé et les infrastructures, en déclin depuis plusieurs décennies. « Le Gabon mérite mieux », a-t-il insisté, appelant à une défense des droits économiques et sociaux des citoyens, qu’il juge insuffisamment pris en compte dans le projet de révision constitutionnelle.
Un moment fondamental pour la nation
Pour Ondo Ossa, ce référendum représente un moment décisif pour le Gabon. Il estime que le pays doit opérer une rupture nette avec un système qu’il considère comme obsolète et nocif. « Nous avons l’obligation de rompre définitivement avec un système qui a plongé le pays dans le chaos », a-t-il souligné, prônant une réforme véritablement axée sur les besoins et les attentes du peuple gabonais. À ses yeux, la nouvelle Constitution proposée manque l’opportunité de bâtir un Gabon républicain, démocratique et inclusif.